XVIII- d'un discours qui ne serait pas 
  du semblant
          
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  cours                  note
17 février 1971
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[Avant le séminaire, Lacan écrit au tableau 
  la citation de Meng-Tzu, reproduite en page 67.]
  — Ça, c’est le nom de l’auteur de cette menue formule...
  — Plus fort!
  — Ça, c’est le nom de l’auteur de cette menue formule!
  —Merci.
  — Cette menue formule, auquel, malgré qu’elle ait été 
  écrite vers 250 avant J.-C., en Chine comme vous le voyez, au chapitre 
  2, au Livre IV, deuxième partie, quelquefois c’est classé 
  autrement, alors dans ce cas-là ce sera la partie VIII, au Livre IV, 
  deuxième partie paragraphe 26 de Meng-Tzu, ce que les jésuites 
  appellent Mencius, puisque ce sont eux qui ont fait, bien avant l’époque 
  où il y a eu des sinologues, c’est-à-dire le début 
  du XIXe siècle, pas avant; j’ai eu le bonheur d’acquérir 
  le premier livre sur lequel se soient trouvées conjointes une
  plaque d’impression chinoise, c’est pas tout à fait la même 
  chose que le premier livre où il y ait eu à la fois des caractères 
  chinois et des caractères européens, c’est le premier livre 
  où il y a eu une plaque d’impression chinoise avec des choses écrites, 
  des choses imprimées, de notre crû. C’est une traduction 
  des fables d’Esope. Ça, c’est paru en 1840, et ça 
  se targue, à juste titre, d’être le premier livre où 
  se soit réalisée cette conjonction. Mil huit cent quarante, dites-vous 
  que c’est à peu près, justement, la note du moment où 
  il y a eu des sinologues. Les jésuites étaient depuis bien longtemps 
  en Chine, comme peut-être certains s’en
  
—50—
  souviennent. Ils ont failli faire la conjonction de la Chine avec ce qu’ils 
  représentaient au titre de missionnaires. Seulement ils se sont laissés 
  un peu, un peu impressionner par les rites chinois, et comme vous le savez peut-être, 
  en plein XVIIIe siècle, ça leur a fait quelques ennuis avec Rome, 
  qui n’a pas montré en l’occasion une particulière 
  acuité politique. Ça lui arrive, à Rome. Enfin, dans Voltaire, 
  si vous lisez Voltaire, mais bien sûr personne ne lit plus Voltaire, vous 
  avez bien tort, c’est tout plein de choses; dans Voltaire, il y a, très 
  exactement dans Le Siècle de Louis XIV, un appendice, je crois, ça 
  forme un libelle particulier, un grand développement sur cette Querelle 
  des Rites, dont beaucoup de choses dans l’histoire se trouvent maintenant 
  en position de filiation.
  Quoi qu’il en soit donc, c’est de Mencius qu’il s’agit, 
  et Mencius écrit ceci —puisque je l’ai écrit au tableau,..., 
  pour commencer ça ne fait pas à proprement parler partie de mon 
  discours d’aujourd’hui, c’est pour ça que je le case 
  avant l’heure pile de midi et demi —, je vais vous dire, ou je vais 
  essayer de vous faire sentir ce que ça veut dire, et puis ça nous 
  mettra dans le bain concernant ce qui est l’objet à proprement 
  parler de ce que je veux énoncer aujourd’hui, c’est à 
  savoir que... dans ce qui nous préoccupe, quelle est la fonction de l’écriture.
  Comme l’écriture, ça existe en Chine depuis... un temps 
  immémorial, je veux dire bien avant que nous en ayons à proprement 
  parler des ouvrages, l’écriture existait déjà depuis 
  extrêmement longtemps, on ne peut pas évaluer depuis combien de 
  temps elle existait; cette écriture a, en Chine, un rôle tout à 
  fait pivot, dans un certain nombre de choses qui se sont passées, et 
  c’est assez... c’est assez éclairant sur ce que nous pouvons 
  penser de la fonction de l’écriture. Il est certain que l’écriture 
  a joué un rôle tout à fait décisif dans le support 
  de quelque chose, de quelque chose auquel nous avons à..., cet accès-là 
  et rien d’autre, à savoir un type de structure sociale qui s’est 
  soutenu très longtemps et d’où, jusqu’à une 
  époque récente, on pouvait conclure qu’il y avait une toute 
  autre filiation quant à ce qui se supportait en Chine, que ce qui s’était 
  engendré chez nous, et nommément par un de ces phylum qui se trouvent 
  nous intéresser particulièrement, à savoir le phylum philosophique 
  en tant que, je l’ai pointé l’année dernière, 
  il est nodal pour comprendre ce dont il s’agit quant au discours du maître.
  Alors, voilà comment s’énonce cet exergue; comme je vous 
  l’ai déjà montré au tableau la dernière fois, 
  ceci désigne le ciel, ça se dit tien. T’ien hsia, c’est 
  sous le ciel, tout ce qui est sous le ciel; ici c’est un déterminatif 
  tchih, il s’agit de quelque chose qui est dessous le ciel; qu’est-ce 
  qui est dessous le ciel, c’est ce qui vient après. Ce que vous 
  voyez là n’est autre chose que la désignation de la
  
— 51 —
  parole, que dans l’occasion nous énoncerons yen. Yen hsing, je 
  l’ai déjà mis au tableau la dernière fois, en vous 
  signalant que ce hsing, c’était justement un des éléments 
  qui nous préoccuperont cette année, pour autant que le terme qui 
  en approche le plus, c’est celui de la nature. Et yeh est quelque chose 
  qui conclut une phrase sans dire à proprement parler qu’il s’agit 
  de quelque chose de l’ordre de ce que nous énonçons est, 
  être, c’est une conclusion; c’est une conclusion ou disons 
  une ponctuation, car la phrase continue ici puisque les choses s’écrivent 
  de droite à gauche, la phrase continue ici par un certain tse qui veut 
  dire par conséquent, ou qui en tout cas indique le conséquent. 
  Alors, voyons donc ce dont il s’agit. Yen ne veut rien dire d’autre 
  que le langage, mais comme tous les termes énoncés dans la langue 
  chinoise, c’est susceptible aussi d’être employé au 
  sens d’un verbe. Donc ça peut vouloir dire à la fois la 
  parole et ce qui parle, et qui parle quoi? Ça serait dans ce cas ce qui 
  suit, à savoir hsing, la nature, ce qui parle de la nature sous le ciel, 
  et yeh serait une ponctuation.
  Néanmoins, et c’est en cela qu’il est intéressant 
  de s’occuper d’une phrase de la langue écrite, vous voyez 
  que vous pourriez couper les choses autrement et dire: la parole, voire le langage, 
  car s’il s’agissait de préciser la parole, nous aurions un 
  autre caractère légèrement différent, à ce 
  niveau tel que donc il est ici écrit, ce caractère peut aussi 
  bien vouloir dire parole que langage. Ces sortes d’ambiguïtés 
  sont tout à fait fondamentales dans l’usage de ce qui s’écrit, 
  très précisément, et c’est ce qui en fait la portée 
  de ce que j’écris. Comme je vous l’ai fait remarquer, comme 
  je vous l’ai fait remarquer au départ de mon discours de cette 
  année, et plus spécialement la dernière fois, c’est 
  très précisément en tant que la référence 
  quant à tout ce qui est du langage est toujours indirecte que le langage 
  prend sa portée.
  Nous pourrions donc dire aussi: le langage, en tant qu’il est dans le 
  monde, qu’il est sous le ciel, le langage,
  
— 52 —
  voilà ce qui fait hsing, la nature, car cette nature n’est pas, 
  au moins dans Meng-Tzu, n’importe quelle nature, il s’agit justement 
  de la nature de l’être parlant, celle dont, dans un autre passage, 
  il tient à préciser que, il y a une différence entre cette 
  nature et la nature de l’animal, une différence, ajoute-t-il, pointe-t-il 
  en deux termes qui veulent bien dire ce qu’ ils veulent dire, « 
  une différence infinie ». Et qui peut-être est celle qui 
  est définie là. Vous le verrez d’ailleurs, que nous prenions 
  l’une ou l’autre de ces interprétations, l’axe de ce 
  qui va se dire comme conséquent n’en sera pas changé.
  Tse donc, c’est la conséquence; en conséquence, ku, c’est 
  ici, ku, en conséquence, c’est de cause — car cause ne veut 
  pas dire autre chose, quelle que soit l’ambiguïté que, un 
  certain livre, un certain livre qui est celui-ci, Mencius on the mind, à 
  savoir un livre commis par un nommé Richards, qui n’était 
  certainement pas le dernier venu — Richards et Ogden sont les deux chefs 
  de file d’une position née en Angleterre et tout à fait 
  conforme à la meilleure tradition de la philosophie anglaise, qui ont 
  constitué au début de ce siècle la doctrine appelée 
  logico-positivisme, dont le livre majeur s’intitule The Meaning of Meaning. 
  C’est un livre auquel vous trouverez déjà allusion dans 
  mes Ecrits avec une certaine position dépréciative de ma part. 
  The Meaning of Meaning veut dire le sens du sens. Le logico-positivisme procède 
  de cette exigence qu’un texte ait un sens saisissable, ce qui l’amène 
  à une position qui est celle-ci que, un certain nombre d’énoncés 
  philosophiques se trouvent en quelque sorte dévalorisés au principe 
  du fait qu’ils ne... qu’ils ne donnent aucun résultat saisissable 
  quant à la recherche du sens. En d’autres termes, pour peu qu’un 
  texte philosophique soit pris en flagrant délit de non-sens, il est mis 
  pour cela même hors de jeu. Il n’est que trop clair que c’est 
  là une façon d’élaguer les choses qui ne permet guère 
  de s’y retrouver car si nous partons du principe que quelque chose qui 
  n’a pas de sens ne peut pas être essentiel dans le développement 
  d’un discours, nous perdons le fil, tout simplement. Je ne dis pas bien 
  sûr qu’une telle exigence ne soit un procédé, mais 
  que ce procédé nous interdise en quelque sorte toute articulation 
  dont le sens n’est pas saisissable, c’est quelque chose qui, par 
  exemple, peut, aboutira à ceci par exemple que nous ne pourrons plus 
  faire usage du discours mathématique, dont, de l’aveu des logiciens 
  les plus
  
— 53 —
  qualifiés, ce qui le caractérise, c’est que, il se peut 
  qu’en tel ou tel de ses points, nous ne puissions plus lui donner aucun 
  sens, ce qui ne l’empêche pas précisément d’être, 
  de tous les discours, celui qui se développe avec le plus de rigueur. 
  Nous nous trouvons d’ailleurs de ce fait en un point qui est tout à 
  fait essentiel à mettre en relief concernant la fonction de l’écrit.
  Donc, c’est de ku qu’il s’agit, c’est de ku qu’il 
  s’agit et en tant que i wei, car je vous ai déjà dit que 
  ce wei qui peut dans certains cas vouloir dire agir voire même quelque 
  chose qui est de l’ordre de faire encore que ce ne soit pas n’importe 
  lequel, i ici a le sens de quelque chose comme avec, c’est avec que nous 
  allons procéder comme, comme quoi? comme li, c’est ici le mot sur 
  lequel je vous pointe, je vous pointe ceci que li, je le répète, 
  que ce li qui veut dire gain, intérêt, profit, et la chose est 
  d’autant plus remarquable que précisément Mencius, Mencius 
  dans son premier chapitre, se présentant à un certain prince, 
  peu importe lequel, de ce qui constituait les Royaumes dits, dits par la suite 
  être les Royaumes combattants, se trouve auprès de ce prince qui 
  lui demande ses conseils, auprès de ce prince, marquer que, il n’est 
  pas là pour lui enseigner ce qui fait notre loi présente à 
  tous, à savoir de ce qui convient pour l’accroissement de la richesse 
  du Royaume, et nommément de ce que nous appellerions la plus-value. S’il 
  y a un sens qu’on peut donner rétroactivement à li, c’est 
  bien de cela qu’il s’agit. Or, c’est bien là qu’il 
  est remarquable de voir que ce que marque en l’occasion Mencius, c’est 
  que à partir donc de cette parole qui est la nature, ou si vous voulez 
  de la parole qui concerne la nature, ce dont il va s’agir, c’est 
  d’arriver à la cause, en tant que ladite cause, c’est li, 
  erh, i i, ce qui veut dire le li, erh est quelque chose qui veut à la 
  fois dire comme et, et comme mais, erh i, c’est seulement ça, et 
  pour qu’on n’en doute pas, le i qui termine, qui est un i conclusif, 
  ce i a le même accent de seulement. C’est li, et ça suffit. 
  C’est là que je me permets en somme de
  
— 54 —
  reconnaître que, pour ce qui est des effets du discours, pour ce qui est 
  dessous le ciel, ce qui en ressort n’est autre que la fonction de la cause 
  en tant qu’elle est le plus de jouir.
  Vous verrez, à vous référer à ce texte de Meng-Tzu, 
  vous avez deux façons de le faire, vous le procurer d’une part 
  dans l’édition en somme très très bonne qui en a 
  été donnée par un jésuite de la fin du XIXe siècle, 
  un nommé Wieger, dans une édition des Quatre Livres fondamentaux 
  du Confucianisme; vous avez une autre façon, c’est de vous emparer 
  de ce Mencius on the Mind qui est paru chez Kegan Paul à Londres. Je 
  ne sais pas s’il en existe actuellement beaucoup d’exemplaires encore 
  available, comme on dit, mais après tout ça vaut la peine
  de, pourquoi pas, d’en faire faire pour ceux qui seraient curieux de se 
  reporter à quelque chose d’aussi fondamental, pour un certain éclairage 
  d’une réflexion sur le langage qu’est le travail d’un 
  néo-positiviste et qui n’est certainement pas négligeable, 
  le Mencius on the Mind donc, de Richards, se procure à Londres chez Kegan 
  Paul. Et ceux qui trouveront bon de se donner la peine d’en avoir [un 
  exemplaire], s’ils ne peuvent pas se procurer [le volume], se faire une 
  photocopie, peut-être, n’en comprendront que mieux un certain nombre 
  de références que j’y prendrai cette année car j’y 
  reviendrai.
  Autre chose donc est de parler de l’origine du langage, et autre chose 
  de sa liaison à ce que j’enseigne, à ce que j’enseigne 
  conformément à ce que j’articule, que j’ai l’année 
  dernière articulé comme le discours de l’analyste. Car vous 
  ne l’ignorez pas, la linguistique a commencé avec Humboldt par 
  cette sorte d’interdit, de ne pas se poser la question de l’origine 
  du langage, faute de quoi bien sûr on s’égare. Ce n’est 
  pas rien que quelqu’un se soit avisé en pleine période de 
  mythification génétique, c’était le style au début 
  du siècle 19, ait posé que rien, à jamais, ne serait situé, 
  fondé, articulé, concernant le langage, si on ne commençait 
  pas d’abord par interdire les questions de l’origine. C’est 
  un exemple qui aurait bien dû être suivi ailleurs, ça nous 
  aurait évité bien des élucubrations du type de celles qu’on 
  peut appeler primitivistes, il n’y a rien de tel que la référence 
  au primitif pour... primitiver la pensée. C’est elle-même 
  qui régresse régulièrement à la mesure même 
  de ce qu’elle prétend découvrir comme primitif.
  Le discours de l’analyste, faut bien que je vous le dise, puisqu’en 
  somme vous ne l’avez pas entendu, le discours de l’analyste n’est 
  rien d’autre que la logique de l’action. Vous l’avez pas entendu, 
  pourquoi ? parce que dans ce que j’ai articulé l’année 
  dernière avec les petites lettres au tableau, sous cette forme,
  
 — 55 —
  le petit a sur S2 et de ce qui se passe au niveau de l’analysant, à 
  savoir la fonction du sujet en tant que barré et en tant que ce qu’il 
  produit, ce sont des signifiants, et pas n’importe lesquels, des signifiants 
  maîtres. C’est parce que c’était écrit et écrit 
  comme ça, car je l’ai écrit à maintes reprises, c’est 
  pour cela même que vous ne l’avez pas entendu. C’est en ça 
  que l’écrit se différencie de la parole, et il faut y remettre 
  de la parole et l’en beurrer sérieusement, mais naturellement non 
  pas sans inconvénients de principe, pour qu’il soit entendu. On 
  peut écrire donc des tas de choses sans que ça parvienne à 
  aucune oreille. C’est pourtant écrit. C’est même pour 
  ça que mes Ecrits, je les ai appelés comme ça. Ça 
  a scandalisé comme ça du monde sensible, et pas n’importe 
  qui. Il est très curieux que la personne que ça a littéralement 
  convulsé soit une japonaise. Je commenterai ça plus tard. Naturellement 
  ici ça n’a convulsé personne, la japonaise dont je parle 
  n’est pas là. Et n’importe qui, qui est de cette tradition, 
  saurait je pense à l’occasion comprendre pourquoi cette espèce 
  d’effet d’insurrection s’est produit. C’est de la parole 
  bien sûr que se fraie la voie vers l’écrit. Mes Ecrits, si 
  je les ai intitulés comme ça, c’est qu’ils représentent 
  une tentative, une tentative d’écrit, comme c’est suffisamment 
  marqué par ceci que ça aboutit à des graphes. L’ennui, 
  c’est que, c’est que les gens qui prétendent me commenter 
  partent tout de suite des graphes. Ils ont tort, les graphes ne sont compréhensibles 
  qu’en fonction, je dirai, du moindre effet de style des dits Ecrits, qui 
  en sont en quelque sorte les marches d’accès. Moyennant quoi l’écrit, 
  l’écrit repris à soi tout seul, qu’il s’agisse 
  de tel ou tel schéma, celui qu’on appelle L ou n’importe 
  quoi, ou du grand graphe lui-même, présente l’occasion de 
  toutes sortes de malentendus. C’est d’une parole qu’il s’agit, 
  en tant bien sûr et pourquoi, qu’elle tend à frayer la voie 
  à ces graphes qu’il s’agit, mais il convient de ne pas oublier 
  cette parole, pour la raison qu’elle est celle même qui se réfléchit 
  de la règle analytique qui est comme vous le savez: parlez, parlez, pariez 
  [?], il suffit que vous paroliez, voilà la boîte d’où 
  sortent tous les dons du langage, c’est une boîte de Pandore. Quel 
  rapport donc avec ces graphes? Ces graphes bien sûr, personne n’a 
  encore osé aller jusque-là, ces graphes ne vous indiquent en rien 
  quoi que ce soit qui permette de faire retour à l’origine du langage. 
  S’il y a une chose qui y paraît tout de suite, c’est que non 
  seulement ils ne la livrent pas, mais qu’ils ne la promettent pas non 
  plus.
  Ce dont il va s’agir aujourd’hui est de la situation par rapport 
  à la vérité qui résulte de ce qu’on appelle 
  la libre association, autrement dit un libre emploi de la parole. Je n’en 
  ai jamais parlé qu’avec ironie, il n’y a pas plus de libre 
  association qu’on ne pourrait dire qu’est libre une variable liée 
  dans une fonction
  
— 56 —
  mathématique, et la fonction définie par le discours analytique 
  n’est bien évidemment pas libre, elle est liée. Elle est 
  liée par des conditions que je désignerai rapidement comme celles 
  du cabinet analytique. À quelle distance est mon discours analytique 
  tel qu’il est ici défini par cette disposition écrite, à 
  quelle distance est-il du cabinet analytique, c’est précisément 
  ce qui constitue ce que nous appellerons mon dissentiment d’avec un certain 
  nombre de cabinets analytiques. Aussi cette définition du discours analytique, 
  pour pointer là où j’en suis, ne leur paraît pas s’accommoder 
  aux conditions du cabinet analytique. Or, ce que mon — discours dessine, 
  disons à tout le moins livre [c’est] une partie des conditions 
  qui constituent le cabinet analytique. Mesurer ce qu’on fait quand on 
  entre dans une psychanalyse, c’est quelque chose qui a bien son importance, 
  mais en tout cas quant à moi, qui s’indique dans le fait que je 
  procède toujours à de nombreux entretiens préliminaires.
  Une personne pieuse que je ne désignerai pas autrement trouvait, paraît-il, 
  aux derniers échos, enfin à des échos d’il y a trois 
  mois, au moins y avait-il une gageure intenable pour elle à fonder le 
  transfert sur le Sujet supposé savoir, puisque par ailleurs la méthode 
  implique qu’il se soutienne d’une absence totale de préjugés 
  quant au cas. Le Sujet supposé savoir quoi, alors? me permettrai-je de 
  demander à cette personne, si le psychanalyste doit être supposé 
  savoir ce qu’il fait, et s’il le sait effectivement? À partir 
  de là, à partir de là on comprendra que je pose d’une 
  certaine façon mes questions sur le transfert dans La direction de la 
  cure par exemple, qui est un texte auquel je vois avec plaisir que dans mon 
  école, [puisqu’] il se passe quelque chose de nouveau, c’est 
  que dans mon école on se met à travailler au titre d’une 
  école, c’est là quand même un pas assez nouveau pour 
  être relevé, j’ai pu constater non sans plaisir qu’on 
  s’était aperçu que dans ce texte, je ne tranche aucunement 
  de ce qu’est le transfert. C’est très précisément 
  en disant le Sujet supposé savoir, tel que je le définis, que 
  la question est... tout à fait reste entière de savoir si l’analyste 
  peut être supposé savoir ce qu’il fait.
  Pour en quelque sorte prendre au départ, départ de ce qui aujourd’hui 
  va être énoncé, et pour lequel ce petit caractère 
  chinois car c’en est un celui-là, c’en est un, je regrette 
  beaucoup que la craie ne me permette pas de mettre les accents que permet le 
  pinceau, c’en est un qui a un sens, pour satisfaire aux exigences des 
  logico-positivistes, c’est un sens dont vous allez voir qu’il est 
  pleinement ambigu puisqu’il veut à la fois dire retors, qu’il 
  veut dire aussi personnel, au sens de privé. Et puis
  
— 57—
  il en a encore quelques autres. Mais ce qui me paraît remarquable, c’est 
  sa forme écrite, et sa forme écrite va me permettre tout de suite 
  de vous dire où se placent les termes autour desquels va tourner mon 
  discours d’aujourd’hui.
  Si nous placions quelque part ici (1) ce que j’appelle au sens le plus 
  large — vous allez voir que c’est large,... je dois dire que je 
  n’ai pas besoin, il me semble, de le souligner — les effets de langage, 
  c’est ici (2) que nous aurions à mettre ce dont il s’agit, 
  à savoir où ils prennent leur principe. Là où ils 
  prennent leur principe, c’est en cela que le discours analytique est révélateur 
  de quelque chose qui, qu’il est un pas, j’ai essayé de le 
  rappeler, encore qu’il s’agisse pour l’analyse, de vérités 
  premières. C’est par là que je vais commencer tout de suite. 
  Nous aurions ici (3) alors le fait de l’écrit.
  Il est très important à notre époque, et à partir 
  de certains énoncés qui ont été faits et qui tendent 
  à établir de très regrettables confusions, de rappeler 
  que tout de même l’écrit est non pas premier mais second 
  par rapport à toute fonction du langage, et que néanmoins sans 
  l’écrit, il n’est d’aucune façon possible de 
  revenir questionner ce qui résulte au premier chef de l’effet de 
  langage comme tel, autrement dit de l’ordre symbolique, c’est à 
  savoir la dimension, pour vous faire plaisir, mais vous savez que j’ai 
  introduit le terme de demansion, la demansion, la résidence, le lieu 
  de l’Autre de la vérité. Je sais que cette demansion a fait 
  question pour certains, les échos m’en sont revenus, eh bien! si 
  demansion est en effet un terme, un terme nouveau que j’ai fabriqué 
  et s’il n’a pas encore de sens, eh bien! ça veut dire que 
  c’est à vous que ça revient de lui en donner un. Interroger 
  la demansion de la vérité, de la vérité dans sa 
  demeure, c’est quelque chose, là est le terme, la nouveauté 
  de ce que j’introduis aujourd’hui, qui ne se fait que par l’écrit, 
  et par l’écrit en tant que ceci, que, il n’est que de l’écrit 
  que se constitue la logique. Voici ce que j’introduis en ce point de mon 
  discours de cette année, il n’y a de question logique qu’à 
  partir de l’écrit, en tant que l’écrit n’est 
  justement pas le langage. Et c’est en cela que j’ai énoncé 
  qu’il n’y a pas de métalangage, que l’écrit 
  même en tant qu’il se distingue du langage est là pour nous 
  montrer que, si c’est de l’écrit que s’interroge le 
  langage, c’est justement en tant que l’écrit ne l’est 
  pas, mais qu’il ne se construit, ne se fabrique que de sa référence 
  au langage.
  
— 58—
  3 2
  écrit
Après avoir posé ceci qui a l’avantage 
  de vous frayer ma visée, mon dessein, je repars de ceci qui concerne 
  ce point, ce point qui est de l’ordre de cette surprise par où 
  se signale l’effet de rebroussement dont j’ai essayé de définir 
  la jonction de la vérité au savoir, et que j’ai énoncé 
  en ces termes qu’il n’y a pas de rapport sexuel chez l’être 
  parlant. Il y a eu une première condition qui pourrait tout de suite 
  nous le faire voir, c’est que le rapport sexuel, comme tout autre rapport 
  au dernier terme, ça ne subsiste que de l’écrit. L’essentiel 
  du rapport, c’est une application, a appliqué sur b (a —÷ 
  b), et si vous ne l’écrivez pas a et b, vous ne tenez pas le rapport 
  en tant que tel. Ça ne veut pas dire qu’il ne se passe pas des 
  choses dans le réel. Mais au nom de quoi l’appelleriez-vous rapport? 
  Cette chose grosse comme tout suffirait déjà à rendre, 
  disons, concevable, qu’il n’y ait pas de rapport sexuel, mais ça 
  ne trancherait en rien le fait qu’on n’arrive pas à l’écrire. 
  Je dirai même plus, il y a quelque chose qu’on a fait déjà 
  depuis un bout de temps, c’est de l’écrire comme ça 
  : ???, en se servant de petits signes planétaires, à savoir rapport 
  de ce qui est mâle à ce qui est femelle. Et je dirai même 
  que depuis un certain temps, grâce au progrès qu’a permis 
  l’usage du microscope, car n’oublions pas qu’avant Swammerdam, 
  on ne pouvait en avoir aucune espèce d’idée, ceci... peut 
  sembler articuler le fait que le rapport, si complexe soit-il, n’est-ce 
  pas, si méiotique qu’en soit le procès par où des 
  cellules dites gonadiques donnent un modèle de la fécondation 
  d’où procède la reproduction, eh bien! il semble qu’en 
  effet quelque chose soit là fondé, établi, qui permette 
  de situer à un certain niveau dit biologique ce qu’il en est du 
  rapport sexuel. L’étrange assurément — et après 
  tout mon Dieu! pas tellement tel, mais je voudrais évoquer pour vous 
  la dimension d’étrangeté de la chose c’est que la 
  dualité et la suffisance de ce rapport ont depuis toujours leur modèle, 
  je vous l’ai évoqué la dernière fois à propos 
  des petits signes chinois, il y en a qui là, je me suis tout d’un 
  coup impatienté de vous montrer des signes, ça avait l’air 
  d’être fait uniquement pour vous épater, eh bien! le yin 
  que je ne vous ai pas fait la dernière fois le voilà, — 
  et le yang, voilà; je le répète n’est-ce pas, voilà! 
  Un autre petit trait ici. Le yin et le yang, les principes mâle et femelle, 
  voilà ce qui après tout n’est pas particulier à la 
  tradition chinoise, voilà ce que vous retrouvez dans toute espèce 
  de cogitation concernant les rapports de l’action et de la passion, concernant 
  le formel et le substantiel, concernant Purusha, l’esprit, et Prakriti 
  
  
- 59 -
je ne sais quelle matière femellisée. Le 
  modèle général de ce rapport du mâle au femelle est 
  bien ce qui hante depuis toujours, depuis longtemps le repérage, le repérage 
  de l’être parlant concernant les forces du monde, celles qui sont 
  t’ien hsia sous le ciel.
  Il convient de marquer ceci de tout à fait nouveau, ce que j’ai 
  appelé l’effet de surprise, de comprendre ce qui est sorti, quoi 
  que cela vaille, du discours analytique. C’est qu’il est intenable 
  d’en rester d’aucune façon à cette dualité 
  comme suffisante, c’est que la fonction dite du phallus, qui est à 
  vrai dire la plus maladroitement maniée, mais qui est là, qui 
  fonctionne dans ce qu’il en est, non pas seulement d’une expérience, 
  liée à ce je ne sais quoi qui serait à considérer 
  comme déviant, comme pathologique, mais qui est essentiel comme tel à 
  l’institution du discours analytique, cette fonction du phallus rend désormais 
  intenable cette bipolarité sexuelle, et intenable d’une façon 
  qui littéralement volatilise ce qu’il en est de ce qui peut s’écrire 
  de ce rapport.
  Il faut distinguer ce qu’il en est de cette intrusion du phallus, de ce 
  que certains ont cru pouvoir traduire du terme de « manque de signifiant 
  ». Ça n’est pas du manque de signifiant qu’il s’agit, 
  mais de l’obstacle fait à un rapport. Le phallus, en mettant l’accent 
  sur un organe, ne désigne, ne désigne nullement l’organe 
  dit pénis avec sa physiologie, ni même la fonction qu’on 
  peut, ma foi! lui attribuer avec quelque vraisemblance, comme étant celle 
  de la copulation. Il vise de la façon la moins ambiguë, si on se 
  rapporte aux textes analytiques, son rapport à la jouissance. Et c’est 
  en cela qu’ils le distinguent de la fonction physiologique, il y a, c’est 
  cela qui se pose comme constituant la fonction du phallus, il y a une jouissance 
  qui constitue dans ce rapport, différent du rapport sexuel, quoi? ce 
  que nous appellerons sa condition de venté. L’angle sous lequel 
  est pris l’organe qui, au regard de ce qu’il en est de l’ensemble 
  des vivants, n’est nullement lié à cette forme particulière; 
  si vous saviez la variété des organes de copulation qui existe 
  chez les insectes, vous pourriez, ce qui est après tout le principe de 
  ce qui est toujours d’un bon usage, à savoir l’étonnement, 
  pour interroger le réel, vous pourriez certainement, en effet, vous étonner 
  que ce soit particulièrement comme ça que ça fonctionne 
  chez les vertébrés. Il s’agit ici de l’organe en tant 
  —il faut bien qu’ici j’aille vite, car je ne vais pas enfin, 
  m’éterniser, tout reprendre, qu’on se reporte aux textes 
  dont je parlais tout à l’heure, la Direction de la Cure et les 
  Principes de son Pouvoir—, le phallus, c’est l’organe en tant 
  qu’il est, e.s.t,
  
— 60 —
  il s’agit de l’être, en tant qu’il est la jouissance... 
  féminine. Voilà où et en quoi réside l’incompatibilité 
  de l’être et de l’avoir. Dans ce texte, ceci est répété 
  avec une certaine insistance, et en y mettant certains accents de style, dont 
  je répète qu’ils sont aussi importants pour cheminer que 
  les graphes à quoi ils aboutissent; et voilà! j’avais en 
  face de moi, comme ça, au fameux Congrès de Royaumont, quelques 
  personnes qui ricanaient, enfin si tout est là, s’il s’agit 
  de l’être et de l’avoir, ça leur paraissait n’avoir 
  pas grande portée, l’être et l’avoir. On choisit [ou: 
  qu’ils choisissent], hein! C’est pourtant ça qui s’appelle 
  la castration.
  Ce que je propose est ceci, c’est de poser que le langage, n’est-ce 
  pas, nous le mettons là (1), a son champ réservé dans cette 
  béance du rapport sexuel, telle que la laisse ouverte le phallus, en 
  posant que ce qu’il y intro duit, ça n’est, non pas deux 
  termes qui se définissent du mâle et du femelle, mais de ce choix 
  qu’il y a entre des termes d’une nature et d’une fonction 
  bien différentes qui s’appellent l’être et l’avoir. 
  Ce qui le prouve, ce qui le supporte, ce qui rend absolument évidente, 
  définitive, cette distance, c’est ceci, ceci dont il ne semble 
  pas qu’on ait remarqué la différence, c’est la substitution 
  au rapport sexuel de ce qui s’appelle la loi sexuelle. C’est là 
  qu’est cette distance où s’inscrit qu’il n’y 
  a rien de commun entre ce qu’on peut énoncer d’un rapport 
  qui ferait loi en tant qu’il relève, sous une forme quelconque, 
  de l’application telle qu’au plus près la serre la fonction 
  mathématique, et une loi qui est cohérente à tout le registre 
  de ce qui s’appelle le désir, de ce qui s’appelle interdiction, 
  de ce qui souligne que c’est de la béance même de l’interdiction 
  inscrite que relève la conjonction, voire l’identité, comme 
  j’ai osé l’énoncer, de ce désir et de cette 
  loi, et ce qui pose corrélativement pour tout ce qui relève de 
  l’effet de langage, de tout ce qui instaure la demansion de la vérité 
  d’une structure de fiction.
  La corrélation de toujours du rite et du mythe, dont c’est faiblesse 
  ridicule de dire que le mythe serait simplement le commentaire du rite, ce qui 
  est fait pour le soutenir, pour l’expliquer, alors que c’en est, 
  selon une topologie qui est celle à laquelle j’ai fait depuis assez 
  longtemps déjà un sort pour n’avoir pas besoin de la rappeler, 
  le rite et le mythe sont comme l’endroit et comme l’envers, à 
  cette condition que cet endroit et cet envers soient en continuité. Le 
  maintien, le — 60 —
  
  
  61
  maintien dans le discours analytique de ce mythe résiduel qui s’appelle 
  celui de l’Œdipe, Dieu sait pourquoi, qui est en fait celui de Totem 
  et Tabou, où s’inscrit ce mythe tout entier de l’invention 
  de Freud, du père primordial en tant qu’il jouit de toutes les 
  femmes, c’est tout de même là que nous devons interroger 
  d’un peu plus loin, de la logique, de l’écrit, ce qu’il 
  veut dire.
  Il y a bien longtemps que j’ai introduit ici le schéma de Peirce 
  concernant les propositions en tant qu’elles se divisait en quatre, en 
  universelles, particulières, affirmatives et négatives, les deux 
  termes, les deux couples de termes s’échangeant. Chacun sait que 
  de dire que: tout x est y, si le schéma de Peirce, Charles Sanders, a 
  un intérêt, c’est de le montrer, c’est que de définir 
  comme nécessaire que tout quelque chose soit pourvu de
  tel attribut, est une position universelle parfaitement recevable sans qu’il 
  y ait pour autant aucun x. Dans la petite formule, le petit schéma de 
  Peirce, je vous rappelle, ici nous avons un certain nombre de traits verticaux, 
  ici nous n’en avons aucun, ici nous avons un petit mélange des 
  deux, et que c’est du chevauchement de deux de ces cases que résulte 
  la spécificité de telle ou telle de ces propositions. Et que c’est 
  à rassembler ces deux quadrants qu’on peut dire: tout trait est 
  vertical. S’il est pas vertical, il y a pas de trait. Pour faire la négative, 
  ce sont ces deux là qu’il faut réunir. Ou bien il n’y 
  a pas de trait, ou bien il n’y en a pas de verticaux. Ce que désigne 
  le mythe de la jouissance de toutes les femmes, c’est que le toutes les 
  femmes, il n’y en a pas. Il n’y a pas d’universel de la femme. 
  Voilà ce que pose un questionnement du phallus, et non pas du rapport 
  sexuel, quant à ce qu’il en est de la jouissance qu’il constitue, 
  puisque j’ai dit que c’était la jouissance féminine.
  C’est à partir de ces énoncés qu’un certain 
  nombre de questions se trouvent radicalement déplacées. Après 
  tout, mais il est possible qu’il y ait un savoir de la jouissance qu’on 
  appelle sexuelle qui soit le fait de cette certaine femme. La chose n’est 
  pas impensable, il y en a comme ça des traces mythiques dans les
  
  
62
  coins. Les choses qui s’appellent le Tantra, on dit que ça se pratique. 
  Il est tout de même clair que depuis un bon bout de temps, si vous me 
  permettez d’exprimer ainsi ma pensée, l’habileté des 
  joueuses de flûte est beaucoup plus patente. C’est pas pour... jouer 
  de l’obscénité que j’avance ça en ce point, 
  c’est que, il y a ici, et je le suppose, il y a au moins ici une personne 
  qui sait ce que c’est que de jouer de la flûte, c’est la personne 
  qui récemment, me faisait remarquer à propos de ce jeu de la flûte, 
  mais on peut le dire aussi à propos de tout usage d’instrument, 
  quelle division du corps l’usage d’un instrument, quel qu’il 
  soit, rend nécessaire. Je veux dire rupture de synergie. Il suffit de 
  faire de n’importe quel instrument. Mettez-vous sur une paire de skis, 
  vous verrez tout de suite que vos synergies doivent être rompues. Prenez 
  une canne de golf, ça m’arrive ces derniers temps, j’ai recommencé, 
  c’est pareil, hein? Il y a deux types de mouvements qu’il faut que 
  vous fassiez en même temps, vous n’y arrivez au début absolument 
  pas, parce que synergiquement, ça ne s’arrange pas comme ça. 
  La personne qui m’a bien rappelé la chose à propos de la 
  flûte, me faisait également remarquer que pour le chant, où 
  en apparence, il n’y a pas d’instrument, c’est en ça 
  que le chant est particulièrement intéressant, c’est que 
  là aussi il faut que vous divisiez votre corps, que vous y divisiez deux 
  choses qui sont tout à fait distinctes, pour que vous puissiez chanter, 
  mais qui d’habitude sont absolument synergiques, à savoir la pose 
  de la voix et de la respiration. Bon! Ces vérités premières 
  qui n’ont pas eu besoin de m’être rappelées, puisque 
  aussi bien je vous disais que j’en avais ma dernière expérience 
  avec la canne de golf, c’est ce qui laisse ouverte, comme une question, 
  si il y a encore quelque part un savoir de l’instrument phallus.
  Seulement l’instrument phallus, c’est pas un instrument comme les 
  autres, c’est comme pour le chant, l’instrument phallus, je vous 
  ai déjà dit qu’il est pas du tout à confondre avec 
  le pénis. Le pénis, lui, il se règle sur la loi, c’est-à-dire 
  sur le désir, c’est-à-dire sur le plus de jouir, c’est-à-dire 
  sur la cause du désir, c’est-à-dire sur le fantasme. Et 
  ça, le savoir supposé de la femme qui saurait, là elle 
  rencontre un os, justement, celui qui manque à l’organe, si vous 
  me permettez de continuer dans la même veine; parce que chez certains 
  animaux, il y en a un d’os. Ça oui! là il y a un manque, 
  c’est un os manquant, c’est pas le phallus, c’est le désir 
  ou [et] son fonctionnement. Il en résulte qu’une femme n’a 
  de témoignage de son insertion dans la loi, de ce qui supplée 
  au rapport, que par le désir de l’homme. Là il suffit d’avoir 
  une toute petite expérience analytique pour en avoir la certitude, le 
  désir de l’homme, je viens de le dire, est lié à 
  sa cause, qui est le plus de jouir, ou qui est encore comme je l’ai exprimé 
  maintes fois, s’il
  
— 63 —
  prend sa source dans le champ du... d’où tout part, l’effet 
  de langage, dans le désir de l’Autre donc, et la femme, à 
  cette occasion, on s’aperçoit que c’est elle qui est l’Autre. 
  Seulement elle est l’Autre d’un tout autre ressort, d’un tout 
  autre registre que son savoir, quel qu’il soit.
  Voilà donc l’instrument phallique posé, avec des guillemets, 
  comme « cause »du langage, je n’ai pas dit origine. Et là 
  malgré l’heure avancée, mon Dieu! j’irai vite, je 
  signalerai la trace qu’on en peut avoir, à savoir le maintien, 
  quoi qu’on veuille, d’un interdit sur les mots obscènes. 
  Et puisque je sais qu’il y a des gens qui m’attendent à ce 
  quelque chose que je leur ai promis, de faire allusion à Eden, Eden, 
  Eden, ah! et de dire pourquoi je signe pas les, comment qu’on appelle 
  ça, les machins, les pétitions, à ce propos, c’est 
  que, ce n’est pas certes que mon estime soit médiocre pour cette 
  tentative; à sa façon, elle est comparable à celle de mes 
  Ecrits. À ceci près que, elle est beaucoup plus désespérée; 
  il est tout à fait désespéré de langagier l’instrument 
  phallique. Et c’est parce que je le considère comme en ce point 
  sans espoir que je pense aussi que ne peut se développer autour d’une 
  telle tentative, que des malentendus. Vous voyez que c’est à un 
  point hautement théorique que se place, dans l’occasion, mon refus.
  Là où j e voudrais en venir est ceci: d’où interroge-t-on 
  la vérité ? Car la vérité, elle peut dire tout ce 
  qu’elle veut. C’est l’oracle. Ça existe depuis toujours, 
  et après ça, on n’a plus qu’à se débrouiller. 
  Seulement, il y a un fait nouveau, hein? Le premier fait nouveau depuis que 
  fonctionne l’oracle, c’est-à-dire depuis toujours, c’est 
  un de mes écrits le fait nouveau, qui s’appelle La Chose freudienne 
  où j’ai indiqué ceci que personne n’avait jamais dit, 
  hein? Seulement comme c’est écrit, naturellement vous ne l’avez 
  pas entendu. J’ai dit que « la vérité parle Je ». 
  Si vous aviez donné son poids à cette espèce de luxuriance 
  polémique que j’ai faite pour présenter la vérité 
  comme ça, je ne sais même plus ce que j’ai écrit, 
  comme rentrant dans la pièce dans un fracas de miroir, ç’aurait 
  peut-être pu vous ouvrir les oreilles. Ce bruit des miroirs qui se cassent, 
  dans un écrit, ça ne vous frappe pas. C’est pourtant assez 
  bien écrit, c’est là ce qu’on appelle l’effet 
  de style. Ça vous aurait certainement aidé à comprendre 
  ce que ça veut dire « la vérité parle Je ».
  Ç a veut dire qu’on peut lui dire Tu et je vais vous expliquer 
  à quoi ça sert. Vous allez croire bien sûr que je vais vous 
  dire que ça sert au dialogue. Il y a longtemps que j’ai dit qu’il 
  n’y en avait pas, de dialogue. Et avec la vérité, bien sûr 
  encore moins. Néanmoins, si vous lisez quelque chose qui s’appelle 
  La Métamathématique de Lorenzen, je l’ai apporté, 
  c’est chez Gauthier-Villars et Mouton. Bon! et puis je vais même 
  vous indiquer la page où vous verrez des
  
—64 —
  choses astucieuses. C’est des dialogues, c’est des dialogues écrits, 
  c’est-à-dire que c’est le même qui écrit les 
  deux répliques. C’est un dialogue bien particulier, seulement c’est 
  très instructif. Vous vous reporterez à la page 22. C’est 
  très instructif et je pourrais le traduire de plus d’une façon, 
  y compris en me servant de mon être et de mon avoir de tout à l’heure. 
  Mais j’irai plus simplement pour vous rappeler cette chose sur laquelle 
  j’ai déjà mis l’accent, c’est à savoir 
  qu’aucun des prétendus paradoxes auxquels s’arrête 
  la logique classique, nommément celui du Je mens, ne tient qu’à 
  partir du moment où c’est écrit. Il est tout à fait 
  clair que de dire Je mens est une chose qui ne fait aucun obstacle, étant 
  donné qu’on ne fait que ça, alors pourquoi ne le dirait-on 
  pas? Qu’est-ce que ça veut dire? Que c’est seulement quand 
  c’est écrit que là, il y a paradoxe, car on dit:
  « Là, bien! vous mentez ou bien vous dites vrai ? » C’est 
  exactement la même chose que je vous ai fait remarquer dans son temps, 
  que d’écrire: « le plus petit nombre qui s’écrit 
  en plus de quinze mots ». Vous ne voyez là aucun obstacle, quand 
  je vous le dis. Si c’est écrit, vous les comptez, vous vous apercevez 
  qu’il n’y en a que treize, dans ce que je viens de dire. Mais ça 
  ne se compte que si c’est écrit. Parce que si c’est écrit 
  en japonais, je vous défie de les compter. Parce que là vous vous 
  posez quand même la question, il y a des petits bouts, comme ça, 
  de vagissements, des petits o et des petits oua, dont vous vous demanderez s’il 
  faut le coller au mot, ou s’il faut le détacher et le compter pour 
  un mot, c’est même pas un mot, c’est eh, c’est comme 
  ça. Seulement, quand c’est écrit, c’est comptable.
  Alors la vérité, vous vous apercevrez qu’exactement comme 
  dans la métamathématique de Lorenzen, si vous posez qu’on 
  ne peut pas à la fois dire oui et non sur le même point, là 
  vous gagnez. Vous verrez tout à l’heure ce que vous gagnez. Mais 
  si vous misez que c’est ou oui ou non, là vous perdez. Référez-vous 
  à Lorenzen, mais je vais vous l’illustrer tout de suite. Je pose: 
  il n’est pas vrai, dis-je à la vérité, que tu dis 
  vrai et que tu mentes en même temps. La vérité peut répondre 
  bien des choses, puisque c’est vous qui la faites répondre, ça 
  ne vous coûte rien. De toute façon, ça va aboutir au même 
  résultat, mais je vous le détaille pour rester collé au 
  Lorenzen. Elle dit: «Je dis vrai! »; vous lui répondez: Je 
  te le fais pas dire! » Alors pour vous emmerder, elle vous dit: «Je 
  mens. » À quoi vous répondez: « Maintenant, j’ai 
  gagné, je sais que tu te contredis! » C’est exactement ce 
  que vous découvrez avec l’inconscient, ça n’a pas 
  plus de portée. Que l’inconscient dise toujours la vérité 
  et qu’il mente, c’est, de chez lui, parfaitement soutenable. C’est 
  simplement à vous de le savoir. Qu’est-ce que ça vous apprend? 
  Que la vérité, vous n’en savez quelque chose que quand elle 
  se
  
—65—
  déchaîne; car elle s’est déchaînée, elle 
  a brisé votre chaîne, elle vous a dit les deux choses aussi bien, 
  quand vous disiez que la conjonction n’était pas soutenable.
  Mais supposez le contraire, que vous lui ayez dit: « Ou tu dis vrai, ou 
  tu mens. » Ben là, vous en êtes pour vos frais. Parce que, 
  qu’est-ce qu’elle vous répond: «Je te l’accorde, 
  je m’enchaîne; tu me dis: ou tu dis vrai ou tu mens et en effet 
  ça c’est bien vrai. » Seulement alors là, vous, vous 
  savez rien, vous savez rien de ce qu’elle vous a dit, puisque ou elle 
  dit vrai ou elle ment, de sorte que vous êtes perdant. Ceci, je ne sais 
  pas si ça vous apparaît dans sa pertinence, mais ça veut 
  dire ceci dont nous avons constamment l’expérience, c’est 
  que, qu’elle se refuse la vérité, alors ça me sert 
  à quelque chose. C’est à ça que nous avons tout le 
  temps à faire dans l’analyse et que, qu’elle s’abandonne, 
  qu’elle accepte la chaîne, quelle qu’elle soit, eh bien! j’y 
  perds mon latin. Autrement dit ça... ça me laisse à désirer. 
  Ça me laisse à désirer, et ça me laisse dans ma 
  position de demandeur, puisque je me trompe de penser que je puis traiter d’une 
  vérité que je ne puis reconnaître qu’au titre de déchaînée, 
  vous montrer de quel déchaînement vous participez.
  Il y a quelque chose qui mérite d’être relevé dans 
  ce rapport, c’est la fonction de ce quelque chose dont il y a longtemps 
  que je le mets tout doucement comme ça sur la sellette, et qui se dénomme 
  la liberté. Il arrive qu’à travers le fantasme, il y en 
  ait qui élucubrent de certaines façons où sinon la vérité 
  elle-même, du moins le phallus pourrait être apprivoisé. 
  Je ne vous dirai pas dans quelles variétés de détails ces 
  sortes d’élucubrations peuvent s’étaler. Mais il y 
  a une chose très frappante, c’est que, mis à part une certaine 
  sorte de manque de sérieux qui est peut-être ce qu’il y a 
  de plus solide pour définir la perversion, eh ben! ces solutions élégantes, 
  il est clair que, les personnes pour qui ça... c’est sérieux, 
  toute cette menue affaire, parce que, mon Dieu! le langage, ça compte 
  pour elles, aussi l’écrit, ne serait-ce que parce que ça 
  permet l’interrogation logique, car en fin de compte, qu’est-ce 
  que c’est que la logique si ce n’est ce paradoxe absolument fabuleux 
  que ne permet que l’écrit, de prendre la vérité comme 
  référent? C’est évidemment par ça qu’on 
  communie, quand on commence par donner les premières, toutes premières 
  formules de la logique propositionnelle, on prend comme référence 
  qu’il y a des propositions qui peuvent se marquer du Vrai et d’autres 
  qui peuvent se marquer du Faux. C’est avec ça que commence la référence 
  à la vérité. Se référer à la vérité, 
  c’est poser le faux absolu, c’est-à-dire un faux auquel on 
  pourrait se référer comme tel.
  Les personnes sérieuses, je reprends ce que je suis en train de dire, 
  auxquelles se proposent ces solutions élégantes qui seraient apprivoisement 
  du phallus, ben
  
—66 —
  c’est curieux, c’est elles qui se refusent. Et pourquoi, sinon pour 
  préserver ce qui s’appelle la liberté, en tant qu’elle 
  est précisément identique à cette non-existence du rapport 
  sexuel. Car enfin, est-il besoin d’indiquer que ce rapport de l’homme 
  et de la femme, en tant qu’il est, de par la loi, la loi dite sexuelle, 
  radicalement faussé, c’est ce quelque chose qui quand même 
  laisse à désirer qu’à chacun il y ait sa chacune, 
  pour y répondre. Si ça arrive, qu’est-ce qu’on dira? 
  Non certes que c’était là chose naturelle, mais puisqu’il 
  n’y a pas à cet égard de nature,
  puisque La femme n’existe pas — qu’elle existe, c’est 
  un rêve de femme, et c’est le rêve d’où est sorti 
  Don Juan, s’il y avait Un homme pour qui La femme existe, ce serait une 
  merveille, on serait sûr de son désir. C’est une élucubration 
  féminine. Pour que, un homme trouve sa femme, quoi d’autre, sinon 
  la formule romantique: c’était fatal, c’était écrit.
  Une fois de plus, nous voilà venus à ce carrefour qui est celui 
  où je vous ai dit que je ferai basculer ce qu’il en est du vrai 
  seigneur, du type qui est, ce qu’on traduit, fort mal ma foi, par l’homme, 
  comme ça, un tout petit peu au-dessus du commun, c’est cette bascule, 
  entre le hsing, cette nature telle qu’elle est inscrite par l’effet 
  de langage, inscrite dans cette disjonction de l’homme et de la femme; 
  et d’autre part ce: « c’est écrit », ce ming, 
  cet autre caractère, dont je vous ai déjà une première 
  fois montré ici la forme, qui est celui devant lequel la liberté 
  recule.
 
  TEXTE CHINOIS, MENCIUS : 
—68—
  Mencius, Livre IV, chapitre II, § 26. Transcription « Wade
Meng Tzu yüeh: t’ien hsia chih yen hsing yeh, tze ku erh i i. ku chih i li wei pen. so wu yü chih chih, wei ch’i tzu yeh. ju chih chih io yü chih hsing shui yeh, tse wu wu yü chih i. yli chih hsing shui yeh, hsing ch’i so wu shih yeh. ju chih chih i hsing ch’i so wu shih, tse chih i ta i. t’ien chih kao yeh hsing ch’en chih yüan yeh. kou ch’iu ch’i ku ch’ien sui chih jih chih, k’e tso erh chih yeh.
Transcription « Pin Yin
Meng zi yue: tian xia zhi yan xing ye, ze gu er yi yi. gu zhi yi li wei ben. suo wu yu zhi zhi, wei qi zi ye. ru zhi zhi ruo yu zhi xing shui ye, ze wu wu yu zhi yi. yu zhi xing shui ye, xing qi suo wu shi ye. ru zhi zhi yi xing qi suo wu shi, ze zhi yi da yi. tian zhi gao ye xing chen zhi yuan ye. gou qiu qi gu qian sui zhi ri zhi, ke zuo er zhi ye.
Traduction de M. G. Paut hier.
  Meng Tseu dit: Lorsque dans le monde on disserte sur la nature rationnelle de 
  l’homme, on ne doit parler que de ses effets. Ses effets sont ce qu’il 
  y a de plus important à connaître.
  C’est ainsi que nous éprouvons de l’aversion pour un [faux] 
  sage, qui use de captieux détours. Si ce sage agissait naturellement 
  comme Yu en dirigeant les eaux [de la grande inondation], nous n’éprouverions 
  point d’aversion pour sa sagesse. Lorsque Yu dirigeait les grandes eaux, 
  il les dirigeait selon leur cours le plus naturel et le plus facile. Si le sage 
  dirige aussi ses actions selon la voie naturelle de la raison et la nature des 
  choses, alors sa sagesse sera grande aussi.
  Quoique le ciel soit très élevé, que les étoiles 
  soient très éloignées, si on porte son investigation sur 
  les effets naturels qui en procèdent, on peut calculer ainsi, avec la 
  plus grande facilité, le jour où après mille ans le solstice 
  d’hiver aura lieu.
Traduction de S. Couvreur.
  Meng tzeu dit: « Partout sous le ciel, quand on parle de la nature, on 
  veut parler des effets naturels. Les effets naturels ont d’abord cela 
  de particulier, qu’ils
  
— 69 —
  sont spontanés. Ce qui nous déplaît dans les hommes qui 
  sont prudents (mais d’une prudence étroite), c’est qu’ils 
  font violence à la nature. Si les hommes prudents imitaient la manière 
  dont Tu fit écouler les eaux, rien ne nous déplairait dans leur 
  prudence. Tu fit écouler les eaux de manière à n’avoir 
  pas de difficultés (il profita de leur tendance naturelle). Si les hommes 
  prudents agissaient aussi de manière à n’avoir pas de difficultés, 
  leur prudence serait grande. Bien que le ciel soit très élevé 
  et les astres fort éloignés de la terre, si l’on étudie 
  leurs mouvements, on peut aisément calculer le moment du solstice d’hiver 
  pour chaque année depuis dix siècles.
  Note des éditeurs. — Nous avons pensé être agréable 
  au lecteur en donnant la version chinoise intégrale du § 26 de Meng 
  Tzu dont Lacan n’avait cité et écrit que les deux premières 
  phrases. Nous donnons ensuite les deux transcriptions phonétiques du 
  même passage, en « wade » et en « pin yin », ainsi 
  que deux traductions, celle de Couvreur à laquelle se réfère 
  Lacan (1895) et celle, plus ancienne, de M. G. Pauthier (1851). Les transcriptions 
  phonétiques des idéogrammes sont très nombreuses. Nous 
  avons retenu celle dite « wade », toujours indiquée en premier, 
  et celle dite « pin yin», donnée entre parenthèses, 
  qui est le système adopté par la République populaire de 
  Chine depuis 1952, et actuellement le pius usité.
  Dans le corps du texte, la transcription adoptée est celle dite « 
  wade ».
  Les caractères wei (page 42) et wei (page 53) sont le même caractère, 
  bien que leur graphie diffère. Il n’y a ni différence ni 
  nuance de sens.
  Le Chouo wen ou shuo wen évoqué dans la Leçon 5 a été 
  écrit par le philosophe Hsu Chen (ou Xu Shen en pin yin) en 100 ap. J.-C. 
  (dynastie Han).
  Les trois derniers caractères de la première phrase de la sentence 
  de Mencius sont erh i i, le caractère « conclusif », qui 
  a également le sens de seulement, est donc le deuxième i.
 
  70 
note 
  : 
  bien que relu, si vous découvrez des erreurs manifestes dans ce séminaire, ou 
  si vous souhaitez une précision sur le texte, je vous remercie par avance 
  de m'adresser un 
  émail.
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