XIV- La logique du fantasme. 1966-1967
version rue CB
19 Avril 1967 note
(p217->)
Je vous ai
apporté un certain nombre d'énoncés la dernière fois. J'en ai formulé de
tels que, par exemple : il n'y a pas d'acte sexuel. Je pense que la
nouvelle en court à travers la ville, enfin, je ne l'ai pas donné comme une vérité
absolue.
J'ai dit que ceci était à proprement parlé, articulé dans le discours de
l'inconscient. Ceci dit j'ai encadré cette formule et quelques autres dans une
sorte de rappel, je dois dire assez dense, de ce qui en donne le sens et les prémisses,
aussi bien ce cours était une sorte d'étape marquée de points de
rassemblement qui pourra peut-être servir au titre d'introduction écrite à
quelque chose donc que je poursuis.
Ce que je veux poursuivre aujourd'hui sous une forme peut-être plus accessible
en tous cas conçue comme une marche facile, une première façon de débrouiller
les articulations dans lesquelles je vais m'avancer qui sont toujours celles
que j'ai présentifiées depuis 2 - 3 de mes cours, à savoir cette articulation
tierce entre
Je
pourrais les réarticuler d'une façon qui pourrait être apodictique, en
montrer la nécessité. Je procéderai autrement, pensant plutôt exemplifier
l'usage que je vais en faire, quitte à reprendre les choses par la suite de la
façon nécessitée dont je vais m'écarter.
Je vais le faire sous le mode qu'on peut appeler éristique. Ceci en pensant
à ceux qui ne savent de quoi il s'agit. Il s'agit de psychanalyse. Il
n'est pas nécessaire de savoir de ce dont il s'agit dans la psychanalyse pour
tirer profit de mon discours encore faut-il, ce discours, l'avoir un certain
temps pratiqué. Je dois supposer que ce n'est pas le cas pour tout
le monde spécialement parmi ceux quine sont pas psychanalystes.
Si j'ai ce souci de ce qu'il convient d'introduire à ce que j'ai appelé mon
discours ce n'est bien entendu, pas sans penser aux psychanalystes, mais c'est
La valeur de jouissance ai-je dit, est au principe de l'économie de l'inconscient.
L'inconscient a-je dit encore, en soulignant l'article du, parle du sexe, non
pas : par le sexe, mais : parle du sexe.
Ce que l'inconscient nous désigne sont les voies d'un savoir,
il ne faut pas pour les suivre, vouloir savoir avant d'avoir cheminé. L'inconscient
parle du sexe, peut-on dire qu'il dit le sexe, autrement dit, dit-il la vérité
? Dire qu'il parle est quelque chose qui laisse en suspens ce qu'il dit. On
peut parler pour ne rien dire, c'est même courant, ce n'est pas le cas de l'inconscient.
On peut dire des choses sans parler, ce n'est pas le cas de l'inconscient non
plus, c'est même le relief bien entendu inaperçu, comme beaucoup d'autres traits
qui dépendent de ce que j'ai articulé en ce point de départ de l'inconscient
: ça parle. Si on avait un petit peu d'oreilles on en déduirait que c'est obligé
de parler pour dire quelque chose. Je n'ai encore jamais vu que personne ne
l'ai dégagé, quoique dans mon discours de Rome c'est dit au moins sous une dizaine
de formes, dont une m'a été récemment représentée au cours d'entretiens avec
des jeunes, fort sympathiques, très accrochés par une partie au moins de, mon
discours à propos de ma fameuse formule qui a eu fortune d'autant plus bien
sûr que c'est une formule. Méfiance toujours. Vouloir ramasser tout dans une
formule. Quand je dis que l'analysé vous parle à vous, analyste, de lui et quand
il parlera de lui à vous, tout ira bien. Des formules qui ont, comme celle-là,
le bonheur d'être recueillie, doivent être replacées dans leur contexte faute
d'engendrer des confusions.
(p219->) Est-ce
que l'inconscient dit la vérité sur le sexe, je n'ai pas dit ceci, dont Freud,
souvenez-vous, a déjà soulevé la question. Ceci bien sûr convient-il d'être
précisé, c'était à propos du rêve d'une de ses patientes qui manifestement fait
ce rêve, pour le mener en bateau, lui, Freud, lui faire prendre des vessies
pour des lanternes. La génération des disciples d'alors était assez fraîche
pour qu'il fallut lui expliquer cela comme un scandale. A la vérité on s'en
tire aisément. Le rêve est la voie royale de l'inconscient, mais il
n'est pas en lui-même l'inconscient. Poser
La question reste ouverte de savoir pourquoi l'énoncé de Lénine qui introduit
ce cahier, pourquoi la théorie vaincra parce qu'elle est vraie. Ce que j'ai
dit tout à l'heure des psychanalystes, ne donne pas tout de suite à cet énoncé
une sanction qui convaint. Marx lui-même là-dessus comme tant
d'autres, laisse passer quelque chose qui ne manque pas de faire énigme, comme
bien d'autres avant lui en effet, à commencer par Descartes, il procédait quant
à la vérité selon une singulière stratégie qu'il énonce quelque part en ces
mots piquants : "l'avantage de ma dialectique est que je dis les choses
peu à peu et comme ils croient que je suis au bout se hâtant de me réfuter,
ils ne font qu'étaler leur ânerie ." Il peut paraître singulier que
quelqu'un dont procède cette idée que la théorie vaincra parce qu'elle est vraie,
s'exprime ainsi. Politique de la vérité et pour tout dire son complément, dans
l'idée qu'en somme seul ce que j'ai appelé tout à l'heure le nombre, à savoir
ce qui réduit à n'être que le nombre, à savoir ce qu'on appelle dans le contexte
marxiste, la conscience de classe en tant qu'elle est la classe du nombre, ne
saurait se tromper. Singulier principe pourtant sur lequel tous ceux qui méritent
d'avoir poursuivi dans sa voie la vérité marxiste n'ont jamais varié. Pourquoi
la conscience de classe serait-elle aussi sûre dans son orientation. j'entends,
alors même qu'elle ne sait rien, ou sait fort peu de la théorie, quand la conscience
de classe fonctionne à entendre les théoriciens même au niveau non éduqué si
proprement elle est réduite à ceux qui appartiennent au niveau défini en l'occasion
sous le terme de la classe exclue des profits capitalistes.
Peut-être la question concernant la force de la vérité est-elle à chercher
dans ce champ où nous sommes introduits, qui est celui métaphorique, que nous
pouvons je le répète, par métaphore, appeler le marché de la vérité.
Si comme de la dernière fois vous pouvez l'entrevoir, le ressort de ce marché
est la valeur de
C'est l'horizon de la question que je n'ai fait qu'introduire, la marquant dans
son point de fêlure sous le terme du désir du psychanalyste.
A la vérité donc, dans cet échange qui se transmet par une parole dont l'horizon
nous est donné par l'expérience analytique, n'est pas en elle-même l'objet d'échange
comme il se voit dans la pratique, ceux des psychanalystes qui sont là en témoignent
par leur pratique bien sûr, ils ne sont pas là pour rien, ils sont là pour ce
qui de la vérité peut tomber de cette table, voire ce qu'ils pourront en faire
en truquant un petit peu. Telle est la nécessité où les oblige le fait d'un
statut entravé concernant la valeur de jouissance attachée à leur position de
psychanalyste. J'en ai eu, je peux dire, confirmation et je l'aurai renouvelée.
Je vais prendre un exemple : quelqu'un qui n'est pas psychanalyste : M. Deleuze,
présente un livre de Sacher Masoch, " présentation de Sacher Masoch
" il écrit sur le masochisme, incontestablement, le meilleur texte qui
ait jamais été écrit. J'entends, le meilleur texte comparé à tout ce qui a "
tété " écrit sur ce thème dans la Psychanalyse. Bien sûr, a-t-il lu ces
textes. Il n'invente pas son sujet, il part d'abord de Sacher Masoch, qui a
tout de même son petit mot à dire quand il s'agit du masochisme. On a un petit
peu tranché sur son nom puisque maintenant on dit Maso. Marquer la différence
qu'il y a entre maso et masochisme, masochien ou masos. Quoiqu'il en soit, ce
texte sur lequel nous reviendrons sûrement car littéralement je peux dire sur
un sujet sur lequel je ne suis pas resté muet puisque j'ai écrit Kant avec Sade.
Il n'y a qu'un aperçu, nommément sur ceci :
Que le sadisme et le masochisme sont deux voies strictement distinctes, même si
bien sûr on doit tous les deux les repérer dans la structure. Tout sadiste
n'est pas automatiquement maso, ni tout maso un sadiste qui s'ignore. Il ne
s'agit pas d'un gant qu'on retourne. I1 se peut que M. Deleuze, j'en jurerai
d'autant plus qu'il me cite abondamment, ait fait profit de ces textes, mais n'est-il
pas frappant que ce texte vraiment anticipe sur tout ce que je vais avoir
effectivement maintenant à en dire dans la voie que nous avons ouverte cette
année, alors qu'il n'est pas un seul des textes analytiques qui ne soit entièrement
à reprendre, à refaire dans cette nouvelle perspective. J'ai pris soin de me
faire confirmer par l'auteur que je cite lui-même qu'il n'a aucune expérience
de la psychanalyse. Tels sont les points que je désire marquer ici à leur
date, après tout avec le temps ils peuvent changer, les points qui prennent
valeur exemplaire et mérite d'être retenus ne serait-ce que pour exiger de moi
que j'en rende pleinement compte. Je veux dire dans le détail.
Là-dessus il me reste à entrer dans l'articulation de cette structure dont le
trait simple qui est au tableau donne la base et le fondement et dont vous n'êtes
pas sans avoir de ma bouche quelques éclaircissements sur la façon dont ça va
servir.
(p221->)
Néanmoins, je répète, le
" a " ici, c'est que déjà à propos
de l'objet
Ici cet objet « a » est supporté d'une référence numérique pour
figurer ce qu'il a d'incommensurable, d'incommensurable à ce dont il s'agit
dans son fonctionnement de sujet, quand ce fonctionnement s'opère au niveau de
l'inconscient et qui n'est rien d'autre que le sexe tout simplement.
Bien sûr ce nombre d'or n'est-il là que comme un support choisi d'avoir ceci
de privilégié qui nous le fait retenir, mais simplement comme fonction symbolique
qu'à voir ceci de privilégié que je vous ai déjà indiqué comme j'ai pu faute
de pouvoir vous en donner la théorie mathématique la plus moderne et la plus
stricte, d'être si je puis dire, l'incommensurable qui ressert le moins vite
les intervalles dans lequel il peut se localiser. Autrement dit, celui qui pour
parvenir à une certaine limite d'approximation demande de toutes les formes
; elles sont multiples et presque infinies de l'incommensurable d'être celui
qui demande le plus d'opérations, je vous rappelle en ce point ce dont il s'agit,
c'est à savoir que si ce « a » est ici reporté sur le 1, permettant
de marquer de 2 a2 sa différence - 1 - a d'avec
le 1 , ceci venant à sa propriété de « a » qui soit telle
que 1 + a soit égal à 1/a -1 -a = a2 , le a2 sera
ensuite reporté sur le a qui est dans (-1 ) et engendrera
a3 lequel sera reporté sur le a2 - -- sur a4 - lequel
sera reporté pour qu'il apparaisse un a5.
Les choses étant telles qu'à les continuer à l'infini, car il n'y aura jamais
d'arrêt ni de terme à ces opérations, leur limite n'en sera pas moins « a
» pour la somme des puissances paires, a2 , à savoir la première différence
pour la
C'est ici que viendra s'inscrire à la fin de l'opération ce qui, dans la première
opération était marqué comme la différence, ici pour a , le a2
viendra à la fin s'ajouter, réalisant dans sa somme le 1 constitué par la
complémentation du a par ce a2, ici s'est constitué par
l'addition de tous les restes une somme égale au a premier d'où nous
sommes partis.
(p222->) Je
pense que le caractère subjectif de cette opération ne vous échappe pas
d'autant plus qu'il y a beau temps, il y a un mois, un mois et demi que je vous
ai fait remarquer comment ceci pouvait supporter, faire image pour l'opération
de ce qui se réalise dans la voie de la pulsion sexuelle sous le nom de
sublimation.
Simplement à l'indiquer vous donnai-je la visée de ce que nous allons avoir à faire en donnant ce support, comme vous pouvez le pressentir, il ne saurait nous suffire. Tout nous indique à la réussite même, si sublime de ce qu'il nous présente pour pressentir que si les choses en étaient ainsi, que la sublimation nous fasse atteindre à cet Un parfait lui-même placé à l'horizon du sexe, il me semble que depuis le temps qu'on en parle de cet Un ça devrait se savoir. Il doit rester entre les deux séries celle des puissances paires et impaires du magique « a », quelque chose comme une béance un intervalle tout en tous cas dans l'expérience l'indique, néanmoins il n'est pas mauvais de voir qu'avec le support le plus favorable à telle articulation traditionnelle nous voyons déjà pourtant la nécessité d'une complexité qui est celle dont en tous cas nous devons partir. N'oublions pas que si le premier Un , celui sur lequel je viens de projeter la succession des opérations, est là, il n'est là que pour figurer le problème à quoi précisément en tant que tel le sujet a à être confronté si ce sujet est le sujet qui s'articule dans l'inconscient, c'est à savoir : le sexe. Ce Un du milieu, c'est le lieu de la sexualité, restons-en là, nous sommes à la porte.
La sexualité. C'est un genre, un moire, une flaque, une marée noire comme on
dit depuis quelque temps, mettez le doigt dedans portez-le au bout du nez, vous
sentez de quoi il s'agit. Ça tient du sexe.
Pour que ce soit du sexe, il faudrait pouvoir articuler quelque chose d'un petit
peu plus ferme, je ne sais à quel point de bifurcation m'engager parce que c'est
un point d'extrême litige, est-ce qu'il faut qu'ici je vous donne tout de suite
l'idée de ce que ça pourrait être si ça marchait la subjectivation du sexe.
Évidemment vous pouvez y rêver, vous ne faites même que ça, puisque c'est ce
qui fait le texte de vos rêves. Ce n'est pas de ça qu'il s'agit. Qu'est-ce que
ça pourrait être si ça était. Si ça était et si on donne un sens à ce que je
suis en train de développer devant vous, un signifiant, dans l'occasion, ce
qu'on appelle vous allez voir tout de suite comme on va être embarrassés, parce
que si je dis mâle ou femelle, c'est bien animal ça. Je veux bien : masculin
ou féminin. Là s'avère tout de suite que Freud le premier qui s'est avancé dans
cette voie de l'inconscient, là-dessus est absolument sans ambages. Pas le moindre
moyen, je dis pas de dire à quelle dose êtes vous masculin ou féminin, il ne
s'agit pas non plus de la biologie, de l'organe de Wolff et Muller, il
est impossible de donner un sens, j'entends un sens analytique au terme : masculin
et féminin.
Si un signifiant est ce qui représente un sujet pour un autre signifiant ce
devrait être là le terrain élu. Car voyez comme les choses seraient bien,
seraient
Si la relation sexuelle existait, c'est cela qu'elle voudrait dire :
ce que le sujet de chaque sexe peut toucher quelque chose dans l'autre au niveau
du signifiant, j'entends que ceci ne comporterait chez l'autre ni conscience,
ni même inconscient, simplement l'accord. Ce rapport du signifiant au signifiant,
quand il se trouve, assurément ce qui nous émerveille dans un certain nombre
de petits points saisissants des tropismes chez l'animal, nous en sommes loin
quant à ce qu'il s'agit de l'homme et peut-être aussi bien d'ailleurs chez l'animal
où les choses ne se passent que par l'intermédiaire de certains repères de phanères
qui, certainement, doivent prêter à quelques ratées. Quoiqu'il en soit, la vertu
de ce que j'ai articulé ainsi, n'est pas toute décevante, je veux dire que ces
signifiants faits pour que l'un présente représente à l'autre, à l'état pur,
le sexe opposé, mais ils existent au niveau cellulaire. On appelle ça : le chromosome
sexuel. Il serait surprenant que nous puissions un jour avec quelque
chance de certitude, établir que l'origine du langage, à savoir ce qui se passe
avant qu'il engendre le sujet, ait quelque rapport avec ces jeux de la matière,
et nous livre les aspects que nous trouvons dans la conjonction des cellules
sexuelles.
Nous n'en sommes pas là. Mais nous avons autre chose à faire, simplement, ne nous étonnons pas qu'à la distance où nous sommes de ce niveau où se manifesterait quelque chose qui n'est pas fait pour ne pas nous séduire, à ce niveau où se pourrait désigner quelque chose que j'appellerai transcendance de la matière.
Si je le désigne ce point d'extrême, expressément souligné, qu'il est irrésolu,
que le pont n'est pas fait, c'est simplement pour vous marquer que dans l'ordre
de ce qu'on appelle plus ou moins proprement la pensée, on a pendant
J'ai pris une des deux voies qui s'offraient à moi tout à l'heure, je ne suis
pas sûr que j'ai eu raison. Il faut que je reprenne l'autre.
L'autre est pour vous désigner pourquoi le Un vient à droite du a
en ce point que j'ai désigné comme représentant globalement par un signifiant,
le fait du sexe. Il y a une surprenante convergence entre ce dont il s'agit
vraiment, c'est-à-dire ce que je suis en train de vous dire et ce que j'appellerai
d'autre part le point majeur de l'abjection psychanalytique. Je dois dire que
vous devez uniquement à J. A. MILLER qui a fait de mes Écrits un index raisonné,
de n'avoir pas vu l'index alphabétique, dont je m'étais, je dois dire un
tant soi peu mis à jubiler en l'imaginant commencer par le mot abjection. Il
n'en a rien été, ce n'est pas une raison pour que ce mot ne prenne pas sa place.
L'Un que je mets là, par pure référence mathématique, je veux dire
qu'il figure simplement ceci : que pour parler d'incommensurable, il faut que
j'aie une unité de mesure, il n'y a pas d'unité de mesure qui soit mieux symbolisée
par le Un.
Le sujet sous la forme de son support le « a » se mesure au sexe, entendez-ça
comme on dirait il se mesure au boisseau ou à la pinte. C'est ça le
Un. L'unité, sexe, rien
de plus. Ce n'est pas rien que ce Un. Il s'agit de savoir jusqu'à quel
point converge comme je l'ai dit tout à l'heure avec ce Un qui règne
au fondement mental jusqu'à ce jour des psychanalystes sous la forme de la vertu
unitive, qui serait au principe de tout ce qu'il déroule de discours sur la
sexualité. Il ne suffit pas de la vanité de la formule que le sexe unisse, il
faut encore que l'image primordiale leur en soit donnée par la fusion dont bénéficierait
le jouisseur de la jouissade, le petit baby dans le sein de sa mère où nul,
jusqu'à ce jour, n'a pu nous témoigner
Je pense qu'il y a là une véritable pierre de touche que je me permets de
signaler à qui que ce soit qui entende me suivre, c'est que toute personne qui
reste de quelque façon attache à ce schéma du narcissisme primaire peut bien
se mettre à la boutonnière tous les oeillets lacaniens qu'elle voudra, la
petite personne n'a rien absolument rien à faire, ni de près ni de loin, avec
ce que j'enseigne. Je ne dis pas que cette question du narcissisme primaire dans
la théorie ne soit pas quelque chose qui pose question et mérite un jour d'être
accentué.
Je commence aujourd'hui, précisément, à faire remarquer que si la valeur de
jouissance prend origine dans le manque marqué par le complexe de castration,
autrement dit l'interdit de l'auto-érotisme portant sur un organe précis qui
ne joue là rôle et fonction que d'introduire cet élément d'unité à l'inauguration
d'un statut d'échange, tout dépend de ce qui va être ensuite économie chez l'être
parlé dans ce qu'il s'agit dans le sexe, il est clair que l'important est de
voir la réversion qui en résulte, à savoir que c'est pour autant que le phallus
désigne de quelque chose de porté à la valeur par ce
que constitue le complexe de castration, ce quelque chose qui fait précisément
la distance du " a " à l'unité du sexe.
C'est à partir de là, comme toute l'expérience nous l'enseigne, que l'être
qui va venir être porté à la fonction de partenaire dans cette épreuve où
le sujet est mis de l'acte sexuel.
La femme, pour imager mon discours, va prendre elle, sa valeur d'objet de
jouissance, mais en même temps et du même coup, regardez ce qui s'est passé :
il ne s'agit plus de : il jouit, il jouit de. La jouissance s'est passée du
subjectif à l'objectif, au point de glisser au sens de possession dans la
fonction typique telle que nous avons à la considérer comme déductible de
l'incidence du complexe de castration et ceci je l'ai déjà amené la dernière
fois, elle est constituée par ce miracle qui fait du partenaire sexuel un objet
phallique, point que je ne mets ici en relief dans le sens de " l'homme
" à la " femme " que pour autant que c'est là que l'opération
est, si je puis dire, la plus scandaleuse, car elle est articulable bien sûr,
tout autant dans l'autre sens, à ceci près qua la femme n'a pas à faire le même
sacrifice puisqu'il est déjà porté à son compte au départ.
Dans d'autres termes, je souligne l'opposition de ce que j'appellerai la fiction
mâle, qui pourrait à peu près s'exprimer ainsi : on est ce qui a. Il n'y a
rien de plus content qu'un type qui n'a jamais vu plus loin que le bout de son
nez
Tels sont les points qu'il est nécessaire d'articuler au départ de toute
induction de ce que dit l'inconscient sur le sexe parce que ceci est proprement
ce que nous avons appris à lire dans son discours, mais là où je parle de
complexe de castration, avec bien sûr tout ce qu'il comporte de litigieux, car
le moins qu'on puisse dire c'est qu'il peut porter erreur sur la personne, et spécialement
du côté mâle concernant ce que nous décrit si bien la genèse, à savoir :
la femme conçue comme ce quelque chose dont le corps de l'homme a été privé,
on appelle ça dans ce chapitre que vous connaissez bien, c'est une côte, c'est
par pudeur. Ce qu'il convient de voir c'est que là où je parle de complexe de
castration comme original dans la fonction économique de la jouissance, les
psychanalystes se gargarisent du terme de libido objectale, l'important est de
voir que s'il y a quelque chose qui mérite ce nom, c'est le report de cette
fonction négative qui est fondée dans le complexe de castration.
La valeur de jouissance interdite au point précis, au point d'organe
constitué par le phallus, c'est elle qui est reportée comme libido objectale.
Contrairement à ce qu'on dit, à savoir que la libido dite narcissique serait
le réservoir où a à s'extraire ce qui sera libido objectale. Ça peut vous paraître
une subtilité parce que, après tout, me direz-vous, quant au narcissisme s'il
y a là la libido qui se porte sur le corps propre et bien encore que vous précisiez
les choses, c'est d'une partie de cette libido qu'il s'agit, me direz-vous dans
ce que j'énonce présentement. I1 n'en est rien. Très précisément en ceci : c'est
que pour dire qu'une chose est extraite de l'autre il faudrait supposer qu'elle
en est purement et simplement séparée par la voie de ce qu'on appelle une coupure,
mais pas seulement par une coupure, par quelque chose qui joue ensuite la fonction
d'un bord.
Or c'est précisément ce qui est discutable, non seulement ce qui est discutable
mais ce qui est d'ores et déjà tranchable, c'est qu'il n'y a pas homomorphisme,
il n'y a pas structure telle que le lambeau phallique si l'on peut dire soit
saisissable à la façon d'une partie de l'investissement narcissique, ce qui
ne constitue pas ce bord, ce qu'il faut que nous maintenions entre ce qui permet
au narcissisme
Je m'excuse de laisser en suspens, la loi de mon discours ne me permet pas de le
trancher au point de chute qui toujours me conviendrait , l'heure nous
interrompt ici aujourd'hui, je poursuivrai la prochaine fois.
note
:
bien que relu, si vous découvrez des erreurs manifestes dans ce séminaire, ou
si vous souhaitez une précision sur le texte, je vous remercie par avance
de m'adresser un
émail.
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relu ce 14-11-2004
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