XIV- La logique du fantasme. 1966-1967
version rue CB
12 Avril 1967 note
        
  (p203->) "Non liget omnibus adire Corinthum 
  " J'ai prononcé à la latine le premier mot pour vous suggérer cette 
  traduction que ce n'est pas l'omnibus pour aller à Corinthe. L'adage qui nous 
  a été transmis en latin d'une formule grecque, signifie plus je pense, que la 
  remarque qu'à Corinthe les prostituées étaient chères. Elles étaient chères 
  parce qu'elles vous initiaient à quelque chose. Ainsi dirai-je qu'il ne suffit 
  pas de payer le prix, c'est plutôt ce que voulait dire la formule grecque. Il 
  n'est pas ouvert à tous, non plus, de « devenir psychanalyste ». Ainsi en est-il 
  depuis des siècles pour ce qui est d'être géomètre. Que seul entre ici, vous 
  savez la suite : celui qui est géomètre, cette exigence était inscrite au fronton 
  de l'école philosophique la plus célèbre de l'antiquité, et elle indique bien 
  ce dont il s'agit
    Voilà ce qui
emporte avec soi un registre spécifié de démonstration. C'est pour cela qu'on
a entendu dans la suite de l'exigence platonicienne se manifester de façon réitérée
la prétention de démontrer :  more geomitrico , ce qui témoigne combien le dit
mode de démonstration représentait un idéal. On sait, on souhaite que vous
sachiez, je vous l'indique autant que je peux, c'est-à-dire dans
les limites d'un champ qui m'est à moi réservé, que la méta-mathématique
vient maintenant sur l'éventail des réfections catégorielles qui ont scandé
historiquement les conquêtes du géométrique. Que cette méta-mathématique,
dis-je, vient à radicaliser plus encore le statut du démontrable.
    Comme vous le
savez, de plus en plus la géométrie s'éloigne des intuitions qui la fondent :
spatiale par exemple, pour s'attacher à n'être plus qu'une forme spécifiable et d'ailleurs diversement étagée de démonstration. Au point qu'au terme la méta-mathématique
ne s'occupe plus que de l'ordre de cet étagement, dans l'espoir d'en arriver
pour la démonstration aux exigences les plus radicales. Supposons une science
qui ne peut commencer que par ce qui est dans les réfections ainsi évoquées,
d'un certain champ, leur point terminal. Inutile pour une telle science d'y
balbutier un arpentage d'abord où s'ordonnerait une première familiarité au
mesurable, voire la transmission des formules les plus grosses d'avenir émergeant
singulièrement sous l'aspect du secret de calcul. Je veux dire, inutile pour
    De rencontrer un
tel obstacle ce fut le lot de beaucoup de sciences en effet, c'est même là que
se situe le privilège de la géométrie. Ici bien sûr, s'offre à nous presque
d'emblée la pureté de la notion de grandeur. Qu'elle ne soit pas ce qu'un vain
peuple pense n'a pas ici à nous retenir. Pour la science que nous supposons
c'est une tout autre tablature, ce n'est pas seulement que l'étalon de mesure y
soit inopérant, c'est que la conception même de l'unité y boite, tant qu'on
n'a pas réalisé la sorte d'égalité où s'institue son élément,
c'est-à-dire : l'hétérogénéité qui s'y cache, qu'on se
rappelle l'équation de la valeur au premier pas du Capital ... de Marx... pour
ceux qui l'ignoreraient ! on ne sait jamais, il y a peut-être des distraits !
Dans son écrit patent, à cette équation, c'est la proportion qui résulte des
prix de deux marchandises : tant de tant = tant de tant, rapport inverse, prix
à la quantité obtenue de marchandise.
    
  Or il ne s'agit point du patent, mais de ce qu'elle recèle, de ce que l'équation 
  retient en elle qui est la différence de nature des valeurs ainsi conjointes 
  la nécessité de cette différence. Ce ne peut être en effet, la proportion, le 
  degré d'urgence par exemple, de deux valeurs d'usage qui fondent le prix non 
  plus que celles de deux valeurs d'échange.  Dans l'équation des valeurs 
  l'une intervient comme valeur d'usage et l'autre comme valeur d'échange. 
  On sait qu'on voit se reproduire un piège semblable quand il s'agit de la valeur 
  du travail. L'important c'est qu'il soit démontré dans cette critique comme 
  elle s'intitule elle-même que constitue le Capital qu'à méconnaître ces pièges 
  toute démonstration reste stérile ou se dévoie.  La contribution du 
  marxisme à la science,  ce n'est certes pas moi qui ai fait ce travail, 
  c'est de révéler ce latent comme nécessaire au départ, au départ même, j'entends, 
  de l'économie politique.  C'est la même chose pour la psychanalyse 
  et cette sorte de latent c'est ce que j'appelle, quant à moi, la structure. 
  Mes réserves étant prises du côté de tout effort de noyer cette notion acérée 
  des départs nécessaires dans un certain champ qui ne peut se définir autrement 
  que comme le champ de noyer ceci dans quelque chose que j'identifie mal sous 
  le nom vague de structuralisme. Il ne faut pas croire que ce latent manque dans 
  la géométrie bien sûr. Mais l'histoire prouve que c'est à sa fin maintenant 
  qu'on peut se contenter de s'en apercevoir, parce que les préjugés sur les notions 
  de la grandeur qui proviennent de son maniement dans le réel n'ont pas fait 
  tort par hasard à son progrès logique. Encore n'est-ce que maintenant qu'on 
  peut le savoir en constatant que la géométrie qui s'est faite n'a plus aucun 
  besoin de la mesure, de la maîtrise, ni même de l'espace d'irréel. Il n'en va 
  pas ainsi je vous l'ai dit pour d'autres sciences et la question pourquoi en 
  est-il qui ne saurait démarrer sans avoir élaboré ces faits qu'on peut dire 
  derniers comme étant de structure, peut-être en pouvons-nous poser dès maintenant 
  la question comme pertinente si nous savons la rendre homologue à ces faits.
    (p205->) 
  A la vérité nous y sommes prêts puisque 
  cette structure, nous l'avons noté autant que pratiqué, à la rencontrer dans 
  notre expérience psychanalytique et que nos remarques si nous les introduisons 
  de quelques vues d'ailleurs triviales, j'enfonce là des portes ouvertes, sur 
  l'ordre des sciences nos remarques ne sont pas sans viser à de tels résultats 
  qu'il faille bien enfin que cet ordre, je dis l'ordre des sciences, s'en accommode. 
  La structure, enseignai-je, depuis que j'enseigne, non depuis que j'écris, depuis 
  que j'enseigne,  la structure c'est que le sujet soit un fait de langage, 
  soit un fait du langage, le  sujet ainsi désigné est ce à quoi est 
  généralement attribuée la fonction de la parole, il se distingue d'introduire 
  un mode d'être qui est son énergie propre, j'entends au sens aristotélicien 
  du terme énergie, ce mode est l'acte où il se tait -tacere n'est pas 
   silere - et pourtant ce recours à une frontière obscure, écrire comme 
  on l'a fait qu'il est vain de chercher dans mes Écrits quelque allusion 
  au silence est une sottise. Quand j'ai inscrit la formule de la pulsion au haut 
  et à droite du graphe comme S 
 
  D c'est quand la demande se tait que la pulsion commence. Mais si je n'ai point 
  parlé du silence c'est justement que  sileo n'est pas taceo . 
  L'acte de se taire ne libère pas le sujet du langage, même si l'essence du Sujet 
  dans cet acte culmine, s'il agit l'ombre de sa liberté se taire reste lourd 
  d'une énigme qui a fait lourd si longtemps la présence du monde animal. Nous 
  n'en avons plus trace que dans la phobie, mais souvenons-nous que longtemps 
  on y put loger des dieux.
    
  Le silence éternel de quoi que ce soit, de tout ce que vous savez, ne nous effraie 
  plus qu'à moitié en raison de l'apparence que donne la science à la conscience 
  commune de se poser comme un savoir qui refuse de dépendre du langage sans que 
  pour autant cette prétendue conscience soit frappée de cette corrélation qu'elle 
  refuse du même coup de dépendre du Sujet. Ce qui a lieu en vérité, ce 
  n'est pas que la science se passe du sujet, c'est qu'elle le vide du 
  langage, j'entends l'expulse. C'est qu'elle se crée ces formules d'un 
  langage vidé du sujet. Elle part d'une interdiction sur l'effet de 
   sujet du langage. Ceci n'a qu'un résultat c'est de démontrer que le 
   sujet n'est qu'un effet du langage mais c'est un effet de vide. Dès 
  lors le vide le cerne, c'est-à-dire le fait apparaître comme pure structure 
  de langage, c'est là le sens de la découverte de l'inconscient.
    
  L'inconscient c'est un moment où parle à la place du  sujet 
  du pur langage, une phrase qui est toujours la question de savoir qui l'a dite, 
  l'inconscient, son statut qu'on peut bien dire scientifique puisqu'il s'origine 
  du fait de la science, c'est que le  sujet que c'est le  
  sujet qui, rejeté du symbolique, reparaît 
  dans le réel y présentifiant ce qui est maintenant fait dans l'histoire 
  de la science j'entends dire accompli, y présentifiant son seul support, 
  le langage lui-même. C'est le sens de l'apparition dans la science 
  de la nouvelle linguistique.
    De quoi parle le
langage lui-même quand il est ainsi désarrimé du Sujet, mais par cela
le représentant dans son vide structural radicalisé ? Nous le savons en gros.
Il parle du sexe, d'une parole dans ce que je vais aborder, l'acte sexuel pour
l'interroger, dans l'acte sexuel représente le silence, c'est-à-dire
combien
    
  Ce discours psychanalytique dont je parle est lui-même râle, 
  il râle à appeler la figure d'un éros qui serait puissance unitive, 
  et encore, dans un impact universel, tenir pour de la même essence ce qui retient 
  ensemble les cellules d'un organisme et j'entends de la même essence la force 
  supposée pousser l'individu ainsi composé à copuler avec un autre est proprement 
  du domaine du délire, en un temps où lequel la méiose je pense se distingue 
  suffisamment de la mitose, au moins au microscope ! Je veux dire pour tout ce 
  que suppose les phases anatomiques du métabolisme qu'il représente.
    
  L'idée de l'éros comme d'une âme aux fins contraires de celle de Thanatos et 
  agissant par le sexe c'est un discours de midinette au printemps, comme s'exprimait 
  autrefois le regretté Julien Benda, bien oublié de nos jours, enfin, il a représenté 
  un temps cette sorte de bretteur qui résulte d'une intelligentzia devenue inutile.
    
  S'il fallait quelque chose pour replacer les égarés dans l'axe de l'inconscient 
  structuré comme un langage, ne suffit-il pas de l'évidence fournie 
  par ces objets qu'on avait jamais encore appréciés comme nous pouvons le faire, 
  le phallus, les différents objets partiels.
    
  Nous reviendrons sur ce qui résulte de leur immixtion dans notre pensée sur 
  le tour qu'ont prises les fumées de telle vague philosophie contemporaine plus 
  ou moins qualifiée d'existentialiste, pour nous ces objets témoignent que l'inconscient 
  ne parle pas la sexualité, non pas qu'il la chante, mais qu'à produire ces objets 
  il se trouve, justement ce que j'ai dit, en parler, puisque c'est d'être 
  à la sexualité dans un rapport de métaphore et de métonymie que ces objets se 
  constituent.
    Si fortes, si
simples que soient ces vérités, il faut croire qu'elles rencontrent une bien
grande aversion puisque c'est à éviter qu'elles restent au
     
  Que dire de ce que dit de l'acte sexuel, l'inconscient ? Je pourrais
    L'inconscient qui
prêche lui aussi à sa façon sur le sujet de l'acte sexuel il est pas pour,
c'est de là pour concevoir ce dont il s'agit quand il s'agit de l'inconscient
qu'il convient de partir. La différence de l'inconscient avec le curé mérite
quand même d'être relevée à ce niveau. C'est que le Curé dit que le péché
est le péché, au lieu que peut-être l'inconscient c'est lui qui fait de
la sexualité un péché. Il y a une petite différence !
    (p208->) 
  la question va être de savoir comment 
  se propose à nous ceci que le sujet a à se mesurer avec la difficulté d'être 
  un sujet sexué. C'est ce pourquoi j'ai introduit dans mes derniers propos logistiques 
  cette référence dont je pense j'ai suffisamment souligné ce 
  qu'elle vise : d'établir le statut de l'objet " a 
  ", celle qui s'appelle le nombre d'or en tant qu'il donne 
  proprement sous une forme aisément maniable son statut à ce qui est en question, 
  à savoir : l'incommensurable.
    
  Nous partons de l'idée pour l'introduire que dans l'acte sexuel, il n'est aucunement 
  question que ce " a " où nous indiquons ce quelque chose qui est en 
  quelque sorte la substance du sujet. Si vous entendez cette substance au sens 
  où Aristote la désigne dans Lucia à savoir : ce qu'on oublie ; c'est que ce 
  qui la spécifie est justement ceci : qu'elle ne saurait d'aucune façon être 
  attribuée à aucun sujet, le sujet étant entendu comme hypokaimenon. 
  Cet objet « a » en tant qu'il nous sert de module pour interroger celui qui 
  en est supporté n'a pas à chercher son complément à la diade, ce qui lui manque 
  pour faire deux ce qui serait bien désirable, c'est que la solution de ce rapport 
  grâce à quoi peut s'établir le deux, tient tout entière dans ce qui va se passer 
  de la référence de « a » le nombre d'or au Un en tant qu'il engendre ce manque 
  qui s'inscrit d'un simple trait de report, la différence sous une forme : 1 
  - a  - fort simple calcul que j'ai déjà inscrit au tableau.
    
  Je ne le rappelle que pour le mettre à l'orée de ce que je vais dire sur ce 
  qui est essentiel à articuler pour vous comme je l'ai dit tout à l'heure. d'abord 
  au départ de notre science, savoir : ce qui introduit nécessairement quoique 
  paradoxalement à ce noeud sexuel où se dérobe et nous fuit l'acte qui fait pour 
  l'instant notre interrogation le lien de ce « a 
  » en tant qu'ici vous le voyez, il représente, 
  il supporte et représentifie d'abord le sujet lui-même, que 
  c'est là le même qui va apparaître dans l'échange dont nous 
  allons maintenant montrer la formule comme pouvant servir de 
  cet objet que nous touchons dans la dialectique de la cure sous le nom  
  d'objet partiel, le rapport de ces deux faces de la 
  fonction « a » avec cet indice, cette forme de l'objet qui 
  est au principe de la castration. Je ne clôrerai pas ce cycle 
  aujourd'hui c'est pourquoi je veux l'introduire par deux formules répondant 
  à une sorte de problème que nous posons à priori, quelle valeur faudrait-il 
  donner à cet objet « a » s'il est bien là comme devant représenter dans la diade, 
  sexuelle la différence, pour qu'il produise les résultats entre lesquels est 
  suspendue aujourd'hui notre question. Question qui ne saurait être abordée 
  que par la voie où je vous mène en tant qu'elle est la 
  voie logique. J'entends la voie de la logique, la diade et ses 
  suspens, c'est ce que depuis l'origine si l'on sait en suivre la trace et l'abord, 
  la logique elle-même. Je ne suis pas fait pour vous retracer ici  l'histoire 
  de la logique, mais qu'il me suffise d'évoquer à l'aurore de l'organum 
  aristotélicien est bien autre chose qu'un simple formalisme si vous savez 
  le sonder.  Au premier plan de la logique du prédicat s'édifie l'opposition 
  entre les contraires et les contradictoires. Nous avons fait, vous 
  le savez, bien des progrès depuis, mais ce n'est pas une raison pour ne pas 
  nous intéresser à ce qui fait l'intérêt et le statut de leur entrée dans l'histoire. 
  Ça n'est d'ailleurs pas, je le dis entre parenthèses, pour nous interdire quand 
  nous reprenons à la trace ce qu'a énoncé Aristote, en même temps, même
    Aristote n'a
certainement jamais pensé à toutes ces gentillesses, n'a rien à faire avec la
question. C'est ce qui permet de donner son intérêt à ce dont je repars
maintenant à  cette grossière affaire, des contraires d'abord, en tant que pour
nous je veux dire ce qui est indiqué dans mon enseignement passé, nous le désignerons
par le  pas sans. Ça nous servira plus tard.
Les contraires, c'est ça qui soulève toute la question logique de savoir si la proposition particulière implique l'existence, ça a toujours énormément choqué dans Aristote elle l'implique, c'est même là-dessus que tient sa logique.
Curieux que la proposition universelle ne l'implique pas.
    Je peux dire : tout
centaure a six membres - c'est vrai, sinon il n'y a pas de centaure, c'est
universel. Si je dis, dans Aristote, il y a des centaures qui en ont perdu un,
ça implique qu'il y en ait. On essaie de reconstruire une logique qui soit un
peu moins boiteuse vis-à-vis du centaure. Mais ceci ne nous intéresse
pas. Simplement, il n'y a pas de mâle sans femelle. Ceci est de l'ordre du réel.
Ça n'a rien à faire avec la logique, tout au moins de nos jours. Et puis il y
a le contradictoire qui veut dire ceci
    Si mâle alors non
mâle
    Si quelque chose
est mâle alors ça n'est pas non mâle
    Il s'agit de
trouver notre chemin dans ces deux formules distinctes ; la seconde est de
l'ordre symbolique, elle est une convention symbolique, qui a un nom justement :
le tiers exclu. Ceci doit suffisamment nous faire sentir que ce n'est pas de ce
côté que nous allons pouvoir nous arranger puisqu'au départ nous avons
suffisamment accentué la fonction d'une différence comme étant essentielle au
statut de la diade sexuelle, si elle peut être fondée, j'entends
subjectivement, nous aurons besoin de ce tiers.
    Essayons,
n'essayons pas, ne faisons pas la vaine grimace de prétendre tenter ce que nous
avons introduit déjà, à savoir : le statut logique du contraire en
    Ce que vous
voudriez ce que de temps en temps l'un soit mâle et l'autre femelle et que de
temps en temps ils se marchent sur les pieds. C'est pas de ça qu'il s'agit, il
s'agit d'une multiplication logique. L'importance de vous rappeler cette figure
Booléenne c'est de vous rappeler qu'à la différence d'ici qui est ce lieu
important du jeu de pile ou face, à quoi j'ai essayé de former ceux qui me
suivaient les premières années au moins pendant un trimestre, histoire de leur
faire entendre ce que c'était que le signifiant, à l'opposé du jeu pile ou
face qui s'inscrit tout uniment en une succession de plus ou de moins, le
rapport de l'un et de l'autre s'inscrit sous la forme d'une multiplication.
J'entends d'une multiplication logique, d'une multiplication booléenne.
    Quelle valeur
pouvons-nous supposer à l'élément de différence pour que le résultat
soit tout net : la diade ? C'est à la portée de tout le monde de le savoir,
vous avez gardé au moins ceci de teinture de mathématique qu'on vous a enseigné
si stupidement pour peu que vous ayiez plus de 30 ans, qui, si vous avez 20 ans
vous avez des chances d'en avoir entendu parler.
    Vous êtes tous sur
le même pied concernant la formule A + B x A -B
voilà la différence,
il y en a un qui l'a en plus l'autre en moins, si vous les multipliez ça fait : 1  - B2
   
Qu'est-ce
qu'il faut pour que A2 - B2 soit tout de même égal à 2, à la dyade, il
suffit d'égaler B à 
, c'est-à-dire à
 une fonction numérique
qu'on appelle nombre imaginaire et qui intervient maintenant dans tous les
calculs de la façon la plus courante pour fonder ce qu'on appelle le nombre
complexe.
    A
, s'il s'agit de
le spécifier de 2 façons opposées avec + quelque chose et - quelque
chose, et qu'il en résulte 2, il suffit de l'égaler a i, c'est ainsi que
d'habitude on écrit d'une façon abrégée et d'ailleurs beaucoup plus commode
cette fonction dite imaginaire de 
.
(a + b) (a - b) = a2 - b2
pour que =2
    il faut que : B =
 = i
    J'ai introduit ceci
parce que ça nous servira dans la suite.
    Que ceci éclaire
d'un rapprochement ce qui s'offre à nous comme une autre possibilité, à
savoir si nous demandons à l'avance ce qu'il convient
    
  ( a + b ) ( a - b ) = a 
 pour que ceci égal a
      ( 1 
  + i ) ( 1 - i ) = 2
      ( 1 
  + a ) ( 1a ) = a 
  attention que ce a soit = à ce nombre d'or dont je me sers pour introduire , 
  pour vous la fonction de l'objet « a » - Quand a est égal au nombre d'or, le 
  ( 1 + a ) ( 1 - a ) = a . C'est ici que je suspens pour un temps ce dont j'ai 
  voulu pour vous, proposer la grille logique.
    Venons-en
maintenant à considérer ce dont il s'agit concernant l'acte sexuel. Ce qui va
nous servir à nous en occuper et ce qui justifie le fait que j'ai introduit le
fait que j'ai introduit la formule de Marx.
    Marx nous dit
quelque part dans les manifestes philosophiques que l'objet de l'homme n'est
rien d'autre que son essence prise comme objet. Un objet auquel un  sujet se
rapporte par essence est nécessairement rien d'autre que l'essence propre de ce
sujet non objectivé.
    Des gens parmi
lesquels quelques personnes qui m'écoutent m'ont bien montré le côté
primaire de cette approximation marxiste. Il serait curieux que nous soyions très
en avance sur cette formulation. Cet objet dont il s'agit, cette essence propre
du sujet n'est objective, est-ce que ce n'est pas nous qui pouvons lui
donner sa véritable substance.
    
  Partons de ceci où nous avons longtemps pris appui, qu'il y a un rapport entre 
  ce qu'énonce la psychanalyse sur le  sujet de la loi fondamentale du 
  sexe, interdiction de 1'inceste pour autant que pour nous elle est un autre 
  reflet déjà suffisant de la présence de l'élément tiers dans tout acte sexuel 
  en tant qu'il exige présence et fondation du sujet. Aucun acte sexuel, 
  c'est là l'entrée dans le monde de la psychanalyse qui porte la trace 
  de ce qu'on appelle la scène traumatique, autrement dit d'un 
  rapport référentiel fondamental au couple des parents. Comment se présentent 
  les choses à l'autre bout, vous le savez. Lévy Strauss - "  Structure 
  élémentaires de la parenté  " - l'ordre d'échange sur lequel s'institue 
  l'ordre de la parenté, c'est la femme qui en fait les frais, ce sont les femmes 
  qu'on échange, quelle qu'elle soit : patriarcale, matriarcale, ce que la logique 
  de l'inscription impose à l'ethnologue c'est de voir comment voyage les femmes 
  entre les lignées.
    (p212->)
II semble que de
l'un à l'autre, il y ait là quelque béance, eh bien c'est ce que nous allons
essayer aujourd'hui d'indiquer comment cette béance pour nous, s'articule
autrement dit, comment dans notre champ elle se comble.
    
  Nous avons tout à l'heure marqué que l'origine du démarquage de la démystification 
  économique est à voir dans la conjonction de deux valeurs de nature différente. 
  C'est bien ici ce à quoi nous avons à faire et toute la question est celle-ci 
  pour le psychanalyste : de s'apercevoir que ce qui de l'acte sexuel fait problème 
  n'est pas social puisque c'est là que se constitue le principe du social, à 
  savoir : dans la loi d'un échange. L'échange des femmes ou non, ceci ne nous 
  regarde pas encore, car si nous nous apercevons que le problème est 
  de l'ordre de la valeur, je dirai que déjà tout commence à s'éclairer 
  suffisamment de lui donner son nom au principe de ce qui redouble de ce qui 
  dédouble en sa structure la valeur au niveau de l'inconscient, il y 
  a ce quelque chose qui tient la place de la valeur d'échange en tant que de 
  sa fausse identification à la valeur d'usage résulte la fondation de l'objet 
  marchandise et même on peut dire plus qu'il faut le capitalisme pour 
  que cette chose qui l'antécède de beaucoup soit révélée. De même il faut le 
  statut du  sujet tel que le forge la science, de ce  sujet 
  réduit à sa fonction d'intervalle pour que nous nous apercevions que ce dont 
  il s'agit de l'égalisation de deux valeurs différentes se tient ici 
  entre valeur d'usage et pourquoi pas, nous verrons 
  ça tout à l'heure, est valeur de jouissance.
    
  Je souligne,  valeur de jouissance joue là le rôle de la valeur 
  d'échange. Vous devez bien sentir tout de suite que ça a vraiment quelque chose 
  qui concerne le coeur même de l'enseignement analytique, cette fonction de valeur 
  de jouissance, et que peut-être c'est là ce qui va nous permettre de formuler 
  de façon complètement différente ce qu'il en est de la castration, car enfin 
  si quelque chose est accentué, dans la notion même, si confuse soit-elle encore, 
  dans la théorie de maturation pulsionnelle, c'est bien quand même ceci : qu'il 
  n'y a d'acte sexuel, au sens où je viens de l'articuler, qui 
  ne comporte chose étrange, la castration. Qu'appelle-t-on 
  la castration ? Ce n'est tout de même pas comme dans les formules si 
  agréablement avancées par le petit Hans qu'on dévisse le petit 
  robinet, car il faut bien qu'il reste à sa place ? Ce qui est en cause c'est 
  qu'il ne saurait prendre sa jouissance en lui-même. Je suis, 
  à la fin de ma leçon d'aujourd'hui, de telle sorte que j'abrège, j'y reviendrai 
  la prochaine fois.
    
  C'est pour accentuer ceci d'où je voudrais partir. C'est à savoir : ce que cette 
  équation de deux valeurs dites d'usage et d'échange a d'essentiel en notre matière, 
  supposez l'homme réduit à ce qu'il faut bien dire, qu'on ne l'a jamais encore 
  réduit institutionnellement à la fonction d'un étalon dans les animaux domestiques. 
  Autrement dit, servons-nous de l'anglais, où comme vous le savez on dit : Une 
   she goat pour dire une chèvre, ce qui veut dire un elle-bouc, appelons 
  comme il convient : un  He-man, c'est concevable instrumentalement, 
  s'il y a quelque chose qui donne une idée claire de la valeur d'usage, c'est 
  de ce qu'on fait quand on fait venir un taureau pour un certain nombre de saillies. 
  Il est singulier que personne
    Prétention singulière
qui nous ouvre toutes les ambiguïtés propres au mot de jouissance pour autant
que dans le développement juridique qu'il comporte à partir de ce moment,
qu'il implique possession. Autrement dit, que voici quelque chose de retourné,
ce n'est plus le sexe de notre taureau, valeur d'usage, qui va servir à cette
sorte de circulation qui s'instaure dans l'ordre sexuel, c'est la femme en tant
qu'elle est devenue à cette occasion elle-même le lieu de transfert de
cette valeur soustraite au niveau de la valeur d'usage sous la forme de l'objet
de jouissance.
    C'est curieux,
parce que ça nous entraîne, si j'ai introduit pour vous ce  he-man ; me
voilà d'une façon conforme au génie de la langue anglaise qui appelle la
femme woman, Dieu sait si la littérature a fait des gorges chaudes sur ce
 wo
qui n'indique rien de bon, je l'appellerai : sheman, ou encore, en langue française
ce mot qui va prêter à quelques gorges chaudes et je suppose à des
malentendus
    Toute la littérature
analytique est là pour montrer que ce qui s'est articulé de la femme dans
l'acte sexuel, n'est que pour autant que la femme joue la fonction d'homelle.
Que les femmes ici présentes ne sourcillent pas, car à la vérité, c'est précisément
pour réserver où elle est, la place de cette Femme, que je fais cette
remarque. Peut-être que tout ce qui nous est indiqué concernant la
sexualité féminine où joue (conformément à l'expérience éternelle) un rôle
si éminent  la mascarade, à savoir, la façon dont elle use d'un équivalent de
l'objet phallique ce qui la fait depuis toujours la porteuse de bijoux. Les
bijoux indiscrets dit Diderot quelque part, nous allons peut-être savoir
enfin les faire parler.
    Il est singulier
que de la soustraction quelque part d'une jouissance qui n'est jouissance que
pour son caractère bien maniable, si j'ose désigner ainsi la puissance pénienne,
nous voyons s'introduire ici, avec ce que Marx et nous-mêmes appelons le
fétiche, à savoir cette valeur d'usage extraite, figée, un trou quelque part.
Le seul coin d'insertion nécessaire à toute l'idéologie sexuelle.
    Cette soustraction
de jouissance quelque part voilà le pivot. Mais ne croyez pas que la femme - là où elle est l'aliénation de la théorie analytique et celle de
Freud lui-même, qui, de cette théorie est le père assez grand pour s'en
être aperçu de cette aliénation dans la question qu'il répétait :  que veut
la femme  ? ne croyez pas que la femme sur ce sujet, s'en porte plus mal. Je veux
dire que sa jouissance à elle elle reste d'en disposer d'une façon qui échappe
totalement à cette
    C'est à partir de
là que nous devons jauger la difficulté de ce dont il s'agit quant au statut
respectif des sexes, l'homme et la femme, dans ce qu'institue l'acte sexuel pour
autant que c'est un sujet qui pourrait s'y fonder, les voici au maximum de leur
disjonction.
    Ça ne l'empêche
pas de circuler l'homme, comme valeur pénienne, ça circule très bien, mais
c'est clandestin quelle que soit la valeur essentielle que ça joue dans
1'insertion sociale, par la main gauche généralement.
    Si
 l'homme-il
n'est pas reconnu dans le statut de l'acte sexuel au sens de la société dont
il est fondateur, il existe une société protectrice de l'homme-il c'est
ce qu'on appelle : l'homosexuel.
note 
  : 
  bien que relu, si vous découvrez des erreurs manifestes dans ce séminaire, ou 
  si vous souhaitez une précision sur le texte, je vous remercie par avance 
  de m'adresser un 
  émail. 
  
  Haut de Page (relu 
  le 14-11-2004)
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