J.LACAN
gaogoa
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IX-L'IDENTIFICATION
Version rue CB
note
Séminaire du 6 décembre 1961
(->p60) IV
Reprenons
notre idée, à savoir ce que
je vous ai annoncé la dernière fois que j'entendais faire pivoter autour de
la notion du 1 notre problème, celui de 1'identification, étant déjà annoncé
que l'identification ce n'est pas tout simplement faire 1, je pense que cela ne
vous sera pas difficile á admettre.
Nous partons,
comme il est normal
concernant l'identification, du mode d'accès le plus commun de l'expérience
subjective : celui qui s'exprime par ce qui parait l'expérience essentiellement
communicable, dans la formule qui, au premier abord, ne paraît pas soulever
d'objections que a est a. J'ai dit : au premier abord parce qu'il est clair que, qu'elle
que soit la valeur de croyance que comporte cette formule, je ne
suis pas le premier à élever des objections là contre ; vous n'avez qu'à
ouvrir le moindre traité de logique pour rencontrer quelles difficultés le
distinguo de cette formule, en apparence la plus simple, soulève d'elle-même.
Vous pourrez même voir que la plus grande part des difficultés qui sont à résoudre
dans beaucoup de domaines - mais il est particulièrement frappant que ce
soit en logique plus qu'ailleurs - ressortissent à toutes les confusions
possibles qui peuvent surgir de cette formule qui prête éminemment à confusion.
Si vous avez, par exemple ; quelques difficultés, voire quelque fatigue, à
(p61->) IV/2 - lire
un texte
aussi passionnant que celui du Parménide de Platon , c'est pour autant que sur ce
point du "a est a" disons que vous manquez un peu de réflexion,
et pour autant justement que si j'ai dit tout à l'heure que
le"a est a" est une croyance, il faut bien l'entendre comme je vous
l'ai dit : c'est une croyance qui n'a point toujours régné sûrement
sur notre espèce,
pour autant qu'après tout le a a bien
commencé quelque part
-je
parle du a lettre a - et que cela ne devait pas être si
facile d'accéder à ce noyau de
certitude apparente qu'il y a
dans le "a est a", quand
l'homme ne disposait pas de l'a.
Je dirai tout à l'heure sur quel chemin
peut nous mener cette réflexion ; il convient tout de même de se rendre compte
de ce qui arrive de nouveau avec l'a ; pour l'instant contentons-nous de
ceci que notre langage ici nous permet de bien articuler : c'est que "a est
a" çà a l'air de vouloir dire quelque chose : cela fait "signifié".
Je pose, très sûr de ne rencontrer là-dessus
aucune opposition de quiconque, et sur ce thème en position de compétence dont
j'ai fait l'épreuve par les témoignages de ce qui peut se lire là-dessus,
qu'en interpellant tel ou tel mathématicien suffisamment familiarisé avec sa
science pour savoir où nous en sommes actuellement par exemple, et puis bien
d'autres dans tous les domaines, je ne rencontrerai pas d'opposition à avancer
sur certaines conditions d'explication qui sont justement celles auxquelles je
vais me soumettre devant vous, que "a est a" cela ne signifie rien.
C'est justement de ce rien qu' il va s'agir, car c'est ce rien qui a valeur
positive pour dire ce que cela signifie. Nous avons dans notre expérience,
voire (->p62) IV/3- dans notre folklore analytique, quelque
chose, l'image jamais assez approfondie, exploitée, qu'est le jeu du petit
enfant si savamment repéré par Freud, aperçu de façon si perspicace dans le
Fort-Da. Reprenons-le pour notre compte puisque, d'un objet à
prendre et à rejeter - il s'agit dans cet enfant de son petit-fils - Freud a su apercevoir le geste inaugural dans le jeu. Refaisons ce
geste, prenons ce petit objet : une balle de ping-pong, je la prends, je la
cache, je la lui remontre ; la balle de ping-pong est la balle de ping-pong,
mais ce n'est pas un signifiant, c'est un objet, c'est une approche pour dire :
ce petit a est un petit a ; il y a entre ces deux moments que j'identifie
incontestablement d'une façon légitime, la disparition de la balle ; sans cela
il n'y a rien moyen que je montre, il n'y a rien qui se forme sur le plan de
l'image. Donc,
la balle est toujours là et je peux tomber en catalepsie à force
de la regarder.
Quel rapport
y-a-t-il entre le "est" qui unit les deux apparitions de la balle et cette
disparition intermédiaire ?
Sur le plan imaginaire, vous touchez qu'au moins la question se pose du rapport
de ce "est" avec ce qui semble bien le causer, à savoir la disparition, et là vous
êtes proches d'un des
secrets de l'identification qui est celui auquel j'ai essayé de vous faire
reporter dans le folklore de l'idenfication : cette assomption spontanée par le
sujet de 1'identé de deux apparitions pourtant bien différentes. Rappelez-vous
l'histoire du propriétaire
de la ferme mort que son serviteur retrouve dans corps de la souris. Le rapport de ce
: (->p63) IV/4- "c'est
lui" avec le "c'est encore lui", c'est là ce qui nous donne l'expérience la plus simple
de l'identification, le modèle et le registre. Lui, puis encore lui, il y a là
la visée de l'être de la question dans "l'encore lui", c'est le même
être qui apparaît. Pour ce qui est de l'autre, en somme, cela peut aller comme
çà, çà va ; pour ma chienne que j'ai prise l'autre jour comme terme de référence,
comme je viens de vous
le dire, çà va ; cette référence à
l'être, est suffisamment, semble-t-il, supportée par son odorat ; dans le champ imaginaire le support de l'être est vite concevable : il s'agit
de savoir si c'est effectivement ce rapport simple dont il s'agit dans notre expérience
de l'identification. Quand nous parlons de notre expérience de l'être, ce
n'est point pour rien que tout l'effort d'une pensée qui est la nôtre,
contemporaine, va formuler quelque chose dont je ne déplace jamais le gros
meuble qu'avec un certain sourire, ce Dasein, ce mode fondamental de notre expérience
dont il semble qu'il faut en désigner le meuble donnant toute accession à ce
terme de l'être, la référence primaire.
C'est bien là que quelque chose d'autre
nous force de nous interroger sur ceci que la scansion où se manifeste cette présence
au monde n'est pas simplement imaginaire, à savoir que déjà ce n'est point à
l'autre qu'ici nous nous référons, mais à ce plus intime de nous-même
dont nous essayons de faire l'ancrage, la racine, le fondement de ce que nous
sommes comme sujets. Car, si nous pouvons articuler, comme nous l'avons fait,
sur le plan imaginaire, que ma chienne me reconnaisse pour le même, nous
n'avons par contre aucune indication sur la façon dont elle s'identifie ; de
quelque sorte que nous
(->p64) IV/5- nous puissions
la réengager en elle-même, nous ne savons point, nous
n'avons aucune preuve, aucun témoignage du mode sous lequel cette
identification elle l'approche. C'est bien ici qu' apparaît la fonction, la valeur du signifiant même comme tel
; et c'est dans la mesure même où c'est du sujet qu'il s'agit que nous avons
à nous interroger sur le rapport de cette identification du sujet avec ce qui
est une dimension différente tout
ce qui est de l'ordre de l'apparition et de la disparition ; à savoir le statut
du signifiant. Que notre expérience nous montre que les différents modes, les
différents angles sous lesquels nous sommes amenés à nous identifier comme sujets, au moins pour une part d'entre eux, supposent le
signifiant pour
l'articuler, même sous la forme le plus souvent ambiguë impropre, mal maniable
et sujette à toutes sortes de
réserves et de distinctions qu'est
le "a est a", c'est là que je veux amener votre attention et tout
d'abord je veux dire sans plus lanterner vous montrer que si nous avons la chance de
faire un pas de plus dans ce sens, c'est en essayant d'articuler ce statut du
signifiant comme tel. Je l'indique tout de suite : 1e signifiant n'est point le
signe. C'est à donner à cette distinction sa formule précise que nous allons
nous employer ; je veux dire que c'est à montrer où gîte cette différence
que nous pourrons voir surgir ce fait déjà donné par notre expérience que
ç'est
de l'effet du signifiant que surgît comme tel le sujet. Effet métonymique,
effet métaphorique, nous ne le savons pas encore et peut-être y
a-t-il quelque chose d'articulable déjà avant ces effets qui nous
permettent voir poindre, de former en un rapport, en une relation, la
dépendance du sujet comme tel par rapport au
signifiant. C'est (->p65) IV/6- ce que nous allons voir à l'épreuve.
Pour devancer ce que j'essaie ici de vous faire saisir, pour le devancer en une
image courte à laquelle il ne s'agit que de donner encore une sorte de valeur
de support, d'apologue, mesurez la différence entre ceci qui va d'abord
peut-être vous paraître un jeu de
mots - mais justement c'en est un - il y a la trace d'un pas.
Déjà je vous ai menés sur cette
piste, fortement teintée de mythisme, corrélative justement du temps où
commence à s'articuler dans la pensée la fonction du sujet comme tel :
Robinson devant la trace de pas qui lui montre que dans l'île il n'est pas seul.
La distance qui sépare ce pas de ce qu'est devenu phonétiquement le pas comme
instrument de la négation, ce sont juste là deux extrêmes de la chaîne qu'ici
je vous demande de tenir avant de vous montrer effectivement ce qui la constitue
et que c'est entre les deux extrémités de la chaîne que le sujet peut surgir
et nulle part ailleurs.
A le saisir, nous arriverons à
relativer quelque chose de façon telle que vous puissiez considérer cette
formule "a est a" elle-même comme une sorte de stigmate, je
veux dire dans son caractère de croyance comme l'affirmation de ce que
j'appellerai une époque : époque, moment, parenthèse, terme historique après
tout dont nous pouvons - vous le verrez entrevoir le champ comme limité.
Ce que j'ai
appelé l'autre jour une
indication, qui restera n'être encore qu'une indication de l'identité de cette
fausse consistance du "a est a" avec ce que j'ai appelé une ère théologique,
me permettra, je crois, de faire un pas dans ce dont il s'agit concernant le
problème de l'identification,
(->p66) IV/7 -
pour autant que l'analyse nécessite qu'on la
pose, par une certaine accession à l'identique, comme la
transcendant .
Cette fécondité, cette sorte de détermination qui est suspendue à ce signifié du "a est
a" ne saurait reposer sur sa vérité, puisqu'elle n'est pas vraie, cette
affirmation. Ce qu'il
s'agit d'atteindre dans de que devant
vous je m'efforce
de formuler, c'est que cette fécondité
repose justement sur le
fait objectif - j'emploie là
objectif dans le sens qu'il a par
exemple dans le texte de Descartes :
"quand on va un peu plus
loin, on voit surgir la distinction
concernant les idées de
leur réalité actuelle avec leur réalité
objective", et naturellement les professeurs nous sortent
des volumes très savants,
tel qu'un index scolastico-cartésien
pour nous dire ce qui nous
parait là à nous autres, puisque Dieu
sait que nous sommes
malins, un peu embrouillés, que c'est
un héritage de la scolastique moyennant quoi on croit avoir tout
expliqué. Je veux
dire qu'on s'est libéré de ce dont il
s'agit, à savoir : pourquoi Descartes a été lui, l'anti-scolastique,
amené à se resservir de ces vieux accessoires. I1 ne
semble pas qu'il vienne
si facilement à l'idée, même des
meilleurs historiens, que la
seule chose intéressante, c'est ce qui le nécessite à les ressortir. I1 est bien clair que ce n'est
pas pour refaire à nouveau l'argument de Saint-Anselme
qu'il retraîne tout cela sur devant de la scène. Le fait objectif que
"a" ne peut pas être "a", c'est cela que je voudrais
d'abord mettre pour vous en évidence ; justement pour vous faire
comprendre que c'est de quelque chose qui a rapport avec ce fait objectif
qu'il s'agit
(->p67) IV/8 - et jusque dans ce faux effet de signifié
et qui n'est là qu'ombre et, conséquence, qui nous laisse attachés à cette
sorte de primesaut qu'il y a dans le "a est a".
Que le signifiant soit fécond de ne
pouvoir être en aucun cas identique à lui-même, entendez bien là ce
que je veux dire : il est tout à fait clair que je ne suis pas en train,
quoique cela vaille la peine au passage pour l'en distinguer, de vous faire
remarquer qu'il n'y a pas de tautologie dans le fait de dire que "la guerre
est la guerre". Tout le monde sait cela ; quand on dit "la guerre est
la guerre", on dit quelque chose, on ne sait pas exactement quoi
d'ailleurs, mais on peut le chercher, on peut le trouver et on le trouve très
facilement à la portée de la main ; cela veut dire ce qui commence à partir
d'un certain moment : on est en état de guerre. Cela comporte des conditions un
petit peu différentes des choses, c'est ce que Péguy appelait que "les
petites chevilles n'allaient plus dans les petits trous". C'est une définition
péguiste, c'est-à-dire qu'elle n'est rien moins que certaine ; on
pourrait soutenir le contraire, à savoir que c'est justement pour remettre les
petites chevilles dans leurs vrais petits trous que la guerre commence, ou au
contraire que c'est pour faire de nouveaux petits trous pour d' anciennes
petites chevilles, et ainsi de suite. Ceci n'a d'ailleurs pour nous strictement
aucun intérêt, sauf que cette poursuite quelle qu'elle soit s'accomplit avec
une efficacité remarquable par l'intermédiaire de la plus profonde imbécillité,
ce qui doit également nous faire réfléchir sur la fonction du sujet par
rapport aux effets du signifiant.
(->p68) IV/9- Mais prenons quelque chose de
simple, et finissons-en rapidement. Si je dis "mon grand-père est mon
grand-père" vous devez tout de même bien saisir là
qu'il n'y a aucune tautologie : que mon grand-père, premier terme est un usage
d'index du terme "mon grand-père", qui n'est sensiblement pas différent
de son nom propre, par exemple Emile Lacan, ni non plus du "c" du
"c'est" quand je le désigne quand il entre dans une pièce :
" c'est mon grand-père ".
Ce qui ne veut pas dire que son nom propre soit la même chose que ce "c", de
this is
my grand father. On est stupéfait qu'un logicien comme Russell ait pu pouvoir dire que le nom propre est de la même catégorie de la même classe signifiante
que le this, that ou it, sous prétexte qu' ils sont susceptibles du même usage
fonctionnel dans certains cas. Ceci est une parenthèse, mais comme toutes mes
parenthèses, une parenthèse destinée à être retrouvée plus loin à propos
du statut du nom propre dont nous ne parlerons pas aujourd'hui.
Quoi qu'il en soit, ce dont il s'agit
dans "mon grand' père est mon grand-père" veut dire ceci que cet exécrable
petit bourgeois qu'était ledit bonhomme, cet horrible personnage grâce auquel
j'ai accédé à un âge précoce à cette fonction qui est de maudire Dieu, ce
personnage est exactement le même qui est porté sur l'état civil comme étant
démontré par les liens du mariage pour être père de mon père, en tant que
c'est justement de la naissance de celui-ci qu'il s'agit dans l'acte
question. Vous voyez donc à quel point
"mon grand-père est mon grand-père" n'est point une tautologie. Ceci
s'applique à toutes les tautologies et ceci n'en donne point une formule
univoque, car ici il s'agit d'un rapport du réel au
symbolique; (->p69) IV/10 - dans d'autres cas il
y aura un rapport de l'imaginaire au symbolique,
et faites toute la suite de
permutations histoire de voir lesquelles seront valables. Je ne peux pas m'engager
dans cette voie parce que si je vous parle de ceci qui est en quelque sorte un mode d'écarter
les fausses tautologies qui sont simplement l'usage courant permanent du langage,
c'et pour vous dire
que ce n'est pas cela que je veux dire. Si je pose qu'il n' y a pas de tautologie
possible, ce n'est pas en tant que a premier et a second veulent dire des choses
différentes que je dis qu'il n'y a pas de tautologie, c'est dans le statut même de
a qu'il y a inscrit que a ne peut pas être a, et c'est là-dessus que j'ai
terminé mon discours de la dernière fois en vous désignant dans Saussure le point où
il est dit que a comme signifiant ne peut d'aucune façon se définir sinon que
comme n'étant pas ce que sont les autres signifiants.
De ce fait, qu'il ne puisse se définir que de ceci justement de n'être pas tous les autres
signifiants, de ceci dépend cette dimension qu'il est également vrai qu'il ne saurait être lui-même. I1
ne suffit pas de l'avancer ainsi de cette façon opaque justement parce qu'elle
surprend, qu'elle chavire, cette croyance suspendue au fait que c'est là
le vrai support de
l'identité il faut le faire sentir.
Qu'est-ce
que c'est qu'un signifiant ?
Si tout le monde, et pas seulement les
logiciens parle de a quand il s'agit de "a est a", c'est quand même
pas un hasard. C'est parce que pour supporter ce qu'on désire, il faut une
lettre. Vous me l'accordez, je pense, mais aussi bien
(->p70)
IV/11 - je ne tiens point ce saut pour décisif
sinon que mon discours ne le recoupe, ne le démontre d'une façon suffisamment
surabondante pour que vous en soyez convaincus; et vous en serez d'autant mieux
convaincus que je vais tâcher de vous montrer dans la lettre justement cette essence
du signifiant par où il se distingue du signe.
J'ai fait quelque chose pour vous samedi dernier dans
ma maison de campagne où j'ai suspendu
à ma muraille ce qu'on
appelle une calligraphie chinoise. Si elle n'était pas chinoise, je ne l'aurai pas suspendue à
ma muraille pour la
raison
qu'il n'y a qu'en Chine que la calligraphie a pris une valeur
d'
objet d'art : c'est la même chose que d'avoir une peinture,
ça
a le même prix. I1 y a les mêmes différences
et peut-être plus
encore d'une écriture à une autre dans
notre culture que dans
la
culture chinoise, mais nous n'y attachons pas le même prix.
D'autre part, j'aurai l'occasíon de
vous montrer ce qui peut,
à nous, masquer la valeur de la lettre ce qui en raison du statut
particulier du caractère chinois, est particulièrement bien
mis
en évidence dans ce caractère. Ce que
je vais donc vous montrer
ne prend sa pleine et plus exacte
situation que d'une certaine
réflexion sur ce qu'est le caractère chinois : j'ai déjà
tout
de même assez quelquefois fait allusion
au caractère chinois
et à son statut pour que vous sachiez que de l'appeler
idéo-graphique, ce n'est pas du tout suffisant. Je vous le
montrerai
peut-être en plus de détails, c'est ce qu'il a
d'ailleurs de
commun avec tout ce qu'on a appelé idéographique, il n'y a
à
proprement parler rien qui mérite ce terme au sens où on
l'imagine habituellement, je dirais presque nommément au sens où
le
petit schéma de Saussure, avec arbor et l'arbre dessiné en
(->p71) IV/12 - dessous le soutient encore par une espèce
d'imprudence qui est ce à quoi s'attachent les malentendus et les confusions.
Ce que je veux là vous montrer, je l'ai
fait en deux exemplaires. On m'avait amené en même temps un nouveau petit
instrument dont certains peintres font grand cas, qui est une sorte de pinceau
épais ou le jus vient de l'intérieur qui permet de tracer des traits avec une
épaisseur, une consistance, intéressante. Il en est résulté que j'ai copié
beaucoup plus facilement que je ne l'aurai fait normalement la forme qu' avaient
les caractères sur ma calligraphie : dans la colonne de gauche, voilà la
calligraphie de cette phrase qui veut dire 1"ombre de mon chapeau danse et
tremble sur les fleurs du Hai Tang" ; de l'autre côté, vous voyez écrite
la même phrase dans des caractères courants, ceux qui sont les plus licites,
ceux que fait l'étudiant ânonnant quand il fait correctement ses caractères :
ces deux séries sont parfaitement identifiables et en même temps elles ne se
ressemblent pas du tout. Apercevez-vous que c'est de la façon la plus
claire en tant qu'ils ne se ressemblent pas du tout que ce sont bien évidemment
de haut en bas à droite et à gauche, les sept mêmes caractères, même pour
quelqu'un qui n'a aucune idée, non seulement des caractères chinois, mais
aucune idée jusque là qu'il y
avait des choses qui s'appelaient des
caractères chinois. Si quelqu'un découvre cela pour la première fois dessiné
quelque
part dans un désert, il verra qu'il s'agit à droite et à gauche de caractères
et de la même succession de caractères à droite et à gauche.
(->p72) IV/13 - Ceci
pour vous introduire à ce qui fait l'essence du signifiant et dont ce n'est pas
pour rien que je l'illustrerai le mieux de sa forme la plus simple qui est ce
que nous désignons depuis quelque temps comme l'Einziger Zug. L'Einziger Zug
qui est ce qui donne à cette fonction son prix, son acte et son ressort, c'est
ceci qui nécessite, pour dissiper ce qui pourrait rester ici de confusion, que
j'introduis pour le traduire au mieux et au plus prés ce terme qui n'est point
un néologisme, qui est employé dans la théorie dite des ensembles : le mot
unaire au lieu du mot unique. Tout au moins il est utile que je m'en serve
aujourd'hui pour bien vous faire sentir ce nerf dont il s'agit dans la distinction
du statut signifiant. Le trait unaire, donc, qu'il soit comme ici vertical - nous appelons cela faire des
bâtons - ou qu'il soit, comme le
font les Chinois, horizontal, il peut sembler que sa fonction exemplaire soit liée
à la réduction extrême, à son propos justement, de toutes les occasions de
différence qualitative. Je veux dire qu'à partir du moment où je dois faire
simplement un trait, il n'y a, semble-t-il, pas beaucoup de variétés
ni de variations possibles. C'est cela qui va faire sa valeur privilégiée pour
nous, détrompez-vous : pas plus que tout à l'heure il ne s'agissait pour
dépister ce dont il s' agit dans la formule : "il n'y a pas de
tautologie" de pourchasser la tautologie là justement où elle n'est pas,
pas plus qu'il ne s'agit ici de discerner ce que j'ai appelé le caractère
parfaitement saisissable du statut du signifiant quel qu'il soit, a ou un autre,
dans le fait que quelque chose dans sa structure éliminerait ces différences.
Je les appelle qualitatives parce que c'est de ce terme que les logiciens se
(->p73)
VI/14 - servent quand il s'agit de définir
l'identité de l'élimination de différences- qualitatives de leur réduction
comme on dirait à un schéma simplifié : ce serait là que serait le ressort
de cette reconnaissance caractéristique de notre appréhension dans ce qui est
le support du signifiant, la lettre.
Il n'en est rien, ce n'est pas de cela qu'il s'agit. Car si je fais une ligne de
bâtons, il est tout à fait clair
que, quelle que soit mon application, il n'y en aura pas un seul de semblable et
je dirai plus : ils sont d'autant plus convaincants comme ligne de bâtons que
justement je ne me serai pas tellement appliqué à les faire rigoureusement
semblables.
Depuis
que j'essaie de formuler pour vous ce que je suis en train pour l'instant de
formuler, je me suis avec les moyens du bord, c'est-à-dire ceux qui
sont donnés à tout le monde, interrogé sur ceci après tout qui n'est pas évident
tout de suite : à quel moment est-ce qu'on voit apparaître une ligne de bâtons
? J'ai été dans un endroit vraiment extraordinaire où peut-être après
tout par mes propos je vais entraîner que s'anime le désert, je veux dire que
quelques-uns d' entre vous vont s'y précipiter, je veux dire le musée de
Saint-Germain. C'est fascinant, c'est passionnant et cela le sera d'autant
plus que vous tacherez quand même de trouver quelqu'un qui y a déjà été
avant vous parce qu'il n'y a aucun catalogue, aucun plan et il est complètement
impossible de savoir où et quel et quoi, et de se retrouver dans la suite de
ces salles. Il y a une salle qui s'appelle la salle Piette,
du nom du juge de paix qui était un génie
et qui a fait les (->p74)
IV/14 - découvertes
de la préhistoire les plus prodigieuses, je veux dire des quelques menus
objets, en général de très petite taille, qui
sont ce qu'on peut voir de
plus fascinant. Et tenir dans sa main une petite tête de femme qui a
certainement dans les 30.000 ans a tout de même sa valeur, outre que cette tête
est pleine de questions. Mais vous pourrez voir à travers une vitrine - c'est très facile à voir, car
grâce aux dispositions testamentaires de cet
homme remarquable on est absolument forcé de tout laisser dans la plus grande
pagaille avec les étiquettes complètement dépassées qu'on a mises sur les
objets, on a réussi quand même à mettre sur un peu de plastique quelque chose
qui permet de distinguer la valeur de certains de ces objets. Comment vous dire
cette émotion qui m'a saisi quand penché sur une de ces vitrines je vis sur
une côte mince, manifestement une côte d'un mammifère - je ne sais pas
très bien lequel, et je ne sais pas si quelqu'un le saura mieux que moi, genre
chevreuil cervidé - une série de petits bâtons deux d'abord, puis un
petit intervalle, et
ensuite cinq, et
puis çà recommence. Voilà, me
disais-je en m'adressant à moi-même par mon nom secret ou public, voilà
pourquoi en somme Jacques Lacan ta fille n'est pas muette, voilà pourquoi ta
fille est ta fille, car si nous étions muets elle ne serait point ta fille. Évidemment, ceci a bien de l'avantage,
même, que vivre dans un monde fort
comparable à celui d'un asile d' aliénés universel, conséquence non moins
certaine de l'existence des signifiants.
Ces bâtons qui n'apparaissent que beaucoup
plus tard,
plusieurs milliers d'années plus tard après que les hommes (->p75)
IV/16 - aient
su faire des objets d'une exactitude réaliste, qu'à l'Aurignacien on eut fait
des bisons après lesquels du point de vue de l'art du peintre nous pouvons
encore courir ! Mais bien plus, à la même époque on faisait en os, tout
petit, une reproduction de quelque chose dont il semblerait qu'on n'aurait pas
eu besoin de se fatiguer puisque c'est une reproduction d'une autre chose
en os, mais
elle est beaucoup plus grande : un crane de cheval. Pourquoi refaire en os
tout petit, quand vraiment on imagine qu'à cette époque ils avaient autre chose
à faire, cette reproduction inégalable ? Je veux dire
que, dans le Cuvier que j'ai dans ma maison de campagne, j'ai des gravures
excessivement remarquables des squelettes fossiles qui sont faites par des
artistes consommés, çà n'est pas mieux que cette petite réduction d'un crâne
de cheval sculpté dans l'os qui est d'une exactitude anatomique telle qu'elle
n'est pas seulement qu'elle est convaincante : elle est rigoureuse.
Eh
bien c'est beaucoup plus tard seulement que nous trouvons la trace de quelque
chose qui soit sans ambiguïté du signifiant.
Et
ce signifiant est tout seul, car je ne songe pas à donner, faute d'information,
un sens spécial à cette petite augmentation d'intervalle qu'il y a quelque
part dans cette ligne de bâtons ; c'est possible, mais je ne peux rien en dire.
Ce que je veux dire, par contre, c'est qu'ici nous voyons surgir quelque chose
dont je ne dis pas que c'est la première apparition, mais en tout cas une
apparition certaine de quel-(->p76) IV/17-que chose dont vous voyez que ceci
se distingue tout à
fait de ce qui peut se désigner comme la différence qualitative
: chacun de ces traits n'est pas du tout identique à son voisin,
mais cela n'est pas parce qu'ils sont différents qu'ils fonctionnent comme différents, mais en raison que la
différence signifiante est distincte de
tout ce qui se rapporte à différence qualitative, comme je viens de vous le
montrer avec les petites choses que je viens de faire circuler devant
vous.
La différence qualitative peut même souligner la mêmeté signifiante. Cette mêmeté est
constituée de ceci justement que le signifiant comme tel sert à connoter la différence
à l'état pur, et la preuve c'est qu'à sa première apparition le un
manifestement désigne la multiplicité actuelle. Autrement dit, je suis
chasseur puisque nous voilà portés au niveau du Magdalénien 4. Dieu sait
qu'attraper
une bête n'était pas beaucoup plus simple à cette époque que çà ne l'est
de nos jours pour ceux qu'on appelle les Bushmen, et c'était toute une aventure
! Il semble bien qu'après avoir atteint la bête il fallait la
traquer longtemps pour la voir succomber à ce qui était l'effet du poison. J'en
tue une, c'est une aventure, j'en tue une autre, c'est une seconde aventure que
je peux distinguer par certains traits de la première, mais qui lui ressemble
essentiellement d'être marquée de la même ligne générale. A la
quatrième, il peut y avoir embrouillement : qu'est-ce qui la distingue de la seconde, par exemple. A la
vingtième, comment est-ce que je m'y retrouverai, ou même est-ce que je
saurai que j'en ai eu vingt
?
(->p77)
IV-18 - Le
Marquis de Sade, dans la rue Paradis à Marseille, enfermé avec son petit
valet, procédait de même pour les coups, quoique diversement variés, qu'il
tira en compagnie de ce partenaire, fut-ce avec quelques comparses
eux-mêmes diversement variés. Cet homme exemplaire, dont les rapports au
désir devaient sûrement être marqués de quelqu'ardeur peu commune, quoi
qu'on pense, marqua au chevet de son lit, dit-on, par de petits traits
chacun des coups - pour les appeler par leur nom - qu'il fut amené
à pousser jusqu'à leur accomplissement dans cette sorte de singulière
retraite probatoire. Assurément, il faut être soi-même bien engagé
dans l'aventure du désir, au moins d'après tout ce que le commun des choses
nous apprend de l'expérience la plus ordinaire des mortels, pour avoir un tel
besoin de se repérer dans la succession de ses accomplissements sexuels : il
n'est néanmoins pas impensable qu'à certaines époques favorisées de la vie
quelque chose puisse devenir flou du point exact où l'on en est dans le champ
de la numération décimale.
Ce
dont il s'agit dans la coche, dans le trait coché, c'est quelque chose dont
nous ne pouvons pas ne pas voir qu' ici surgit quelque chose de nouveau par
rapport à ce qu'on peut appeler l'immanence de quelqu'action essentielle que ce
soit. Cet être que nous pouvons imaginer encore dépourvu de ce mode de repère,
qu'est-ce qu'il fera, au bout d'un temps assez court et limité par
l'intuition, pour qu'il ne se sente pas simplement solidaire d'un présent
toujours facilement renouvelé où rien ne lui permet plus de discerner ce qui
existe comme différence dans le réel. Il ne suffit point de dire c'est déjà
bien évident - que cette différence est dans le vécu (->p78)
IV/19 - du sujet de même qu'il ne
suffit point de dire : "Mais tout de même un tel n'est pas moi". Çà
n'est pas
simplement parce
Laplanche a les cheveux comme ça et que je les ai comme cela et qu'il a
des yeux d'une certaine façon et qu'il n'a pas
tout à fait le
même sourire que moi, qu'il est différent.
Vous direz :
"Laplanche
est Laplanche et Lacan est Lacan". Mais c'est justement là qu'est toute la
question, puisque justement dans l'analyse la question se pose si
Laplanche n'est pas la pensée de Lacan et si Lacan n'est pas
l'être de Laplanche ou inversement. La question n'est pas suffisamment
résolue dans le réel. C'est le signifiant qui tranche, c'est lui qui introduit
la différence comme telle dans le réel, et justement dans la mesure où ce
dont il s'agit n'est point de différences qualitatives.
Mais alors si ce signifiant, dans sa fonction de différence, est quelque chose
qui se présente ainsi sous le mode du paradoxe d'être justement différent de
cette différence qui se fonderait sur ou non la ressemblance d'être autre
chose de distinct et dont- je le répète
- nous pouvons très bien supposer, parce que nous
les avons à notre portée, qu'il y a des êtres qui vivent et se supportent très
bien d'ignorer complètement cette sorte de différence qui certainement, par
exemple, n'est point accessible à ma chienne, et je ne vous montre pas tout de
suite - car je vous le montrerai plus en détails et d'une façon plus
articulée - que c'est bien pour cela qu'apparemment la seule chose
qu'elle ne sache pas, c'est qu'elle même est. Et qu'elle-même soit, nous
devons chercher sous quel mode ceci est appendu à cette sorte de distinction
particulièrement manifeste dans le trait unaire en tant que ce qui le
(->p79) IV/20 - distingue
ce n'est point une identité de semblance, c'est autre chose.
Quelle
est cette autre chose ?
C"est
ceci : c'est que le signifiant n'est point un signe. Un signe, nous
dit-on, c'est de représenter quelque chose pour quelqu'un : le quelqu'un
est là comme support du signe. La définition première qu'on peut donner d'un
quelqu'un c'est : quelqu'un qui est accessible à un signe. C'est la forme la
plus élémentaire, si on peut s'exprimer ainsi de la subjectivité ; il n'y a
point d'objet ici encore, il y a quelque chose d' autre : le signe, qui représente
ce quelque chose pour quelqu'un. Un signifiant se distingue d'un signe d'abord
en ceci qui est ce que j'ai essayé de vous faire sentir : c'est que les
signifiants ne manifestent d'abord que la présence de la différence comme
telle et rien d'autre. La première chose donc
qu'il
implique c'est que le rapport du signe à la chose soit effacé
:
quelque chose
|
S
signe
------
quelqu'un
|
ces uns de l'os magdalénien, bien
malin qui pourrait nous dire de quoi ils étaient le
|
signe. Et nous en sommes, Dieu merci, assez avancés depuis le
Magdalénien 4 pour que vous vous aperceviez de ceci - qui pour vous a la même
sorte sans doute d'évidence naïve, permettez-moi de vous dire que "a est a", c'est à savoir que, comme on vous
l'a
enseigné à l'école, on ne peut additionner des torchons
avec
des serviettes, des poireaux avec des carottes et ainsi de
suite,
c'est tout à fait une erreur ; cela ne commence à deve-(->p80)
(IV/21)nir vrai
qu'à partir d'une définition de l'addition qui suppose, je vous assure,
une quantité d'axiomes déjà suffisante pour couvrir toute cette section du
tableau.
Au
niveau où les choses sont prises de nos jours dans la réflexion mathématique,
nommément pour l'appeler par son nom dans la théorie des ensembles, il ne
saurait dans les opérations les plus fondamentales, telles que celles, par
exemple, d'une réunion ou d'une intersection, il ne saurait du tout s' agir de
poser des conditions aussi exorbitantes pour la validité des opérations. Vous
pouvez très bien additionner ce que vous voulez au niveau d'un certain
registre pour la simple raison que ce dont il s'agit dans un ensemble, ç'est
comme l'a fait bien exprimer un des théoriciens spéculant sur un des dits
paradoxes : il ne s'agit ni d'objets, ni de choses, il s'agit de 1 très
exactement dans ce qu'on appelle élément des ensembles. Ceci n'est point assez
remarqué dans le texte auquel je fais allusion pour une célèbre raison :
c'est que justement cette réflexion sur ce que c'est qu'un 1 n'est point fort
élaborée même par ceux qui dans la théorie mathématique la plus moderne en
font pourtant l'usage le plus clair, le plus manifeste.
Cet
1 comme tel, en tant qu'il marque la différence pure, c'est à lui que nous
allons nous référer pour mettre à l'épreuve, dans notre prochaine réunion,
les rapports du sujet au signifiant. I1 faudra d'abord que nous distinguions
le signifiant du signe et que nous montrions en quel sens le pas qui est franchi
est celui de la chose effacée ; les diverses "effaçons" si vous me
permettez de me servir de cette formule, (->p81) IV/22- dont
vient au jour le signifiant, nous donnerons précisément
les
modes majeurs de la manifestation du sujet. D'ores et
déjà,
pour vous indiquer, vous rappeler les formules sous
lesquelles
pour vous j'ai noté par exemple la fonction de la
métonymie,
fonction grand S pour autant qu'il est dans une
chaîne
qui se continue par S', S", S"' etc
..... c'est ceci
qui
doit nous donner l'effet que :
f
S S' S"
S''' .....etc
f
(S, S' , S" ...) = S (-) s
j'ai
appelé du peu de sens ", pour autant que le signe moins désigne, connote
un certain mode d'apparition du signifié tel qu'il résulte de la mise en
fonction de S le signifiant dans une chaîne signifiante. S ( - ) s
Nous
le mettrons à l'épreuve d'une substitution à ces S et S' du 1 en tant que
justement que cette opération est tout à fait licite, et vous le savez mieux
que personne, vous autres pour qui la répétition est la base de votre
expérience :
ce qui fait le nerf de la répétition, de l'automatisme de répétition pour
votre expérience çà n'est pas que ce soit toujours la même chose qui est intéressant,
c'est ce pourquoi çà se répète, ce dont justement le sujet, du point de vue
de son confort biologique n'a- vous le savez - vraiment strictement
aucun besoin pour ce qui est des répétitions auxquelles nous avons affaire,
c'est-à-dire des répétitions les plus collantes, les plus
emmerdantes, les plus symptomagènes.
(->p82) IV/23 - C'est
là que doit se diriger votre attention pour y déceler l'incidence comme telle
de la fonction du signifiant.
Comment
peut-il se faire, ce rapport typique au sujet constitué par l'existence
du signifiant comme tel, seul support possible de ce qui est pour nous originalement
l'expérience de la répétition ?
M'arrêterai-je
là ou d'ores et déjà vous indiquerai-je comment il faut modifier la
formule du signe pour saisir, pour comprendre ce dont il s'agit dans l'avènement
du signifiant. Le signifiant, à l'envers du signe ; n'est pas ce qui représente
quelque chose pour quelqu'un, c'est ce qui représente précisément
le sujet pour un autre signifiant ; ma chienne est en quête de ces signes et
puis elle parle, comme vous le savez, pourquoi est-ce que son parler n'est
point un langage ? Parce que justement je suis pour elle quelque chose qui peut
lui donner des signes, mais qui ne peut pas lui donner de signifiant.
La
distinction de la parole, comme elle peut exister au niveau préverbal et du
langage consiste justement dans cette émergence de la fonction du signifiant.
note: bien que relu, si vous découvrez des erreurs manifestes dans ce séminaire,
ou si vous souhaitez une précision sur le texte, je vous remercie par
avance de m'adresser un émail.
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commentaire
séance relue et corrigée en août 2002