XXI-Les non-dupes errent 1973-1974
version rue CB
21 Mai 1974 note
(p163->) JE
M'EXCUSE de ce retard et vous remercie de m'avoir attendu. Vous voyez que je
persévère,
quant à ce fondement que cette année je donne à mon discours dans le noeud
borroméen. Le noeud borroméen est ici justifié de matérialiser, de présenter
cette référence à l'écriture. Le noeud borroméen n'est, dans l'occasion,
que mode d'écriture. Il se trouve en somme
présentifier le registre du Réel.
Quand au
départ, je
me suis interrogé sur ce qu'était l'inconscient, je n'ai entendu le prendre
qu'au niveau de ce qui constitue effectivement l'expérience analytique. A ce
moment, je n'avais d'aucune façon élaboré le discours comme tel ; la notion, la
fonction de discours ne devait venir que plus tard, c'est pour autant que ce
discours est où se situe un lien social et donc, il faut le dire , politique,
c'est autant que ce discours le situe, que j'ai parlé de discours. Mais je ne
partais que de l'expérience, et dans cette expérience, il est clair que le
langage, que quelque chose qui, incontestablement s'impose de la pratique de
l'analyse, que la pratique de l'analyse est fondée sur un pathétique, sur un
pathétique qu'il s'agit de situer, et il s'agit de situer comment on y
intervient.
Intervenir
fait surgir la notion d'acte. Il est essentiel également de la penser,
cette notion d'acte, et de démontrer comment il peut venir à consister
d'un dire. J'ai, dans le temps, comme on dit, cru devoir faire remarquer
que l'analyste, non
seulement n'opère que de parole, mais se
spécifie de n'opérer que de
cela.
Refusant cette intervention sur le corps, par exemple, qui prise par
l'absorption, sous une forme quelconque, de substances qui entrent dès lors
dans la dynamique chimique du corps, par exemple les médicaments, on appelle ça,
bon. Le point où j'en suis, c'est simplement quelque chose, le tour, n'est-ce
pas, c'est le cercle que vous voyez ici dessiné (voir les figures p. 167 et
suivantes) , c'est qu'il y a un lien - mais il s'agit
de savoir lequel,
entre le sexe et la parole. Il est clair que le
sexe comporte la dualité de
la structure corporelle. Dualité qui se réfléchit en cascade, si on peut dire,
sur la dualité par exemple du soma et du germen, sur l'opposition du vivant au
monde inanimé, etc .
La
notion de dualité
suffit-elle à homogénéiser tout ce qui est deux ? Vous voyez tout de
suite que ce n'est pas vrai, la seule énumération que j'ai fait, n'est-ce
pas, de la dualité de structure (p164->)
Là, j'essaie de
vous dire : il y a du savoir dans le Réel, qui fonctionne sans que nous
puissions savoir comment l'articulation se fait dans ce que nous sommes
habitués à voir se réaliser. Est-ce de cela qu'il s'agit et qu'il nous
faudrait bien admettre, n'est-ce pas, comme relevant d'une
pensée
ordonnatrice ? C'est le parti que prennent religion
et métaphysique, qui sont en
cela du même côté : elles se donnent la main dans les suppositions qu'elles
ordonnent à l'être.
Alors,
ce que je veux dire, c'est que le savoir inconscient,
celui que suppose Freud, se distingue de ce savoir
dans le Réel tel que
, quoiqu'on en ait, enfin, même la
science arrive à le faire providentiel, ce savoir, c'est-à-dire
que quelque chose, un sujet, l'assure comme harmonique. Ce qu'avance
Freud
- mais ce n'est pas tout, je le note en passant - c'est qu'il n'est
pas providentiel, c'est, qu'il est dramatique. Fait de quelque chose
qui part d'un défaut dans l'être, d'une dysharmonie entre la pensée et le monde,
et que ce savoir est au coeur de ce quelque chose que nous dénommons ek-sistence
parce qu'elle insiste du dehors et qu'elle est dérangeante. C'est en ce sens
que le rapport sexuel se montre chez l'être - que je ne suis
pas le seul
à caractériser d'être parlant, n'est-ce pas - qu'il se montre
dérangé. Ceci en contraste avec tout ce qui semble se passer
chez les autres êtres . C'est même de là qu'est venue la distinction de la nature
et de la culture. Et très précisément cette nature, si je puis dire, il
nous
Dire
: " Dieu ne croit pas en Dieu ", c'est exactement dire la même chose
que de dire " Ya d'l'inconscient " . Bien sûr, vu l'ordre d'auditoire,
n'est-ce pas, que j'avais alors, à savoir les psychanalystes tels qu'ils
pouvaient à cette époque se présenter, ça ne faisait aucun effet ; ça ne
faisait aucun effet mis à part ceci qu'ils me posassent la question si, si moi
j'y croyais, enfin. Il y a quelqu'un depuis, enfin, n'est-ce pas, qui,
qui m'a défini en disant que j'étais quelqu'un qui croyait qu'il était Lacan,
n'est-ce pas, c'était la façon dont j'avais moi-même défini Napoléon,
mais . . . sur la fin de sa vie, enfin, au moment où en somme, mon Dieu, il était
fou, n'est-ce pas, car croire en son propre nom, enfin, c'est . . . c'en est
la définition même. Bon. Contrairement à ce qu'imaginait le nommé Gabriel
Marcel, enfin , je ne crois pas en Lacan. Mais je pose la question de savoir
s'il n'y a pas stricte consistance entre ce que Freud avance comme étant
l'inconscient, et le fait que Dieu, il n'y ait personne pour y croire, surtout
pas lui-même,
car c'est en ça que consiste le savoir de l'inconscient.
Le
savoir de l'inconscient est tout le contraire de l'instinct, c'est-à-dire
de ce qui préside, enfin, non seulement à l'idée de nature, mais à toute idée
d'harmonie, c'est pour autant que, quelque part, , il y a cette faille qui
fait
que la chose la plus naturelle, si l'on peut dire, celle qui nous parait de notre
point de vue, quand nous regardons, quoi ? des animaux, soit de tout à fait
autres, des objets dans le monde : nous faisons là-dessus toutes les
extrapolations que nous pouvons. Ce que nous constatons c'est quelque chose qui,
entre deux corps semble faire quelque chose qui incontestablement est tout à
fait différent, d'ailleurs, chez la plupart des espèces, que le rapport du
corps dit masculin à celui qui s'avoue féminin, à savoir qu'il y a en somme
entre ces deux corps, je dirai très peu de ressemblance, alors que chez les
animaux, ce qui est frappant c'est à quel point le mâle et la femelle - disons le mot pour aller vite et
indiquer ma pensée - sont narcissiques.
Alors, je
voudrais avancer aujourd'hui, parce qu'il faut quand même que j'avance quelque
chose, quelque chose qui est important, n'est-ce pas, c'est que si j'ai mis
l'accent sur ceci que ce qui au rapport sexuel fait obstacle , ce n'est rien
d'autre que cette fonction que je me suis trouvé la dernière fois ré-écrire
au tableau sous la forme et
dont ce n'est pas pour rien que je l'ai écrite
ainsi, mathématiquement, c'est pour autant que ce (p166->)
J'ai
dit
" savoir ", d'un autre côté, mais j'ai aussi souligné
Alors
de quoi s'agit-il quand la dernière fois, je vous ai rappelé les quatre
termes, les quatre ponctuations , ponctuations écrites de l'identification
que je n'appellerai en l'occasion pas " sexuelle " mais " sexuée ",
quand j'ai rappelé que le noeud borroméen permettait de situer chacune de
ces écritures dans quelque chose qui se repère à partir du noeud primitif, du
noeud tel que je vous l'ai montré comme j'ai pu avec des ronds, des ronds de
ficelle que je tenais dans la main, dans les quatre quadrants qu'ils déterminent,
qu'ils déterminent à partir d'une première mise à plat, et d'une première
mise à plat en ceci qu'il faut que deux de ces ronds - et j'ai dit
deux et pas les mêmes, pas le même puisqu'aussi bien, si c'était le même il
reviendrait à la même place, c'est à savoir qu'il en faut deux, deux différents
pour qu'on parvienne à un quadrant qui s'homologue au premier mis à
plat. J'ai cru pouvoir, pouvoir à ce moment vous le montrer au tableau d'une
façon
qui était évidemment aventurée, puisque, comme vous
avez pu le voir - et à ma grande exaspération - j'y ai pataugé,
n'est-ce pas . J'y ai pataugé parce que chose curieuse, il y a en somme
(p167->)
pouvoir y paraître,
c'est déjà |
|
c'est qu'il n'y a qu'une seule façon sur une simple ligne d'affirmer que le
noeud ne peut pas être dénoué, c'est de deux choses l'une : ou que ses deux
bouts s'étendent en effet à l'infini, ce qui rend impossible de méconnaître
quoique ce soit qui se soit formé en noeud, ou que les deux bouts s'en
rejoignent, auquel cas il se contrôle si oui ou non c'est bien un noeud.
Qu'est-ce que
ceci nous suggère comme remarque ? C'est que si cette droite, cette droite dont
consiste le noeud, borroméen en l'occasion, et qui se spécifie de ceci de
croiser les noeuds, je dirai, d'une façon qui coupe le premier pour autant que
le
premier coupe le second, ce qui du même coup impose l'alternance, c'est à
savoir qu'il coupera le premier et sera coupé par le second qu'il rencontre en
tant que lui-même est interne au premier rond et qu'il coupera donc les
deux fois le rond bleu de même qu'il sera coupé les deux fois parle rond vert,
le rond bleu et le rond vert se distinguant de ceci : c'est que le rond
bleu coupe le rond vert.
C'est donc d'un
rapport triadique que se situe dans l'occasion ce qui fait le noeud ; et vous
pouvez voir que la droite infinie impose, impose ceci qu'on ne peut lui donner
aucune orientation. Car d'où part-elle ? Il faut savoir s'il y a un début
pour que par rapport à ce début une orientation soit prise.
Par contre, il suffit que cette droite infinie soit raboutée en rond, pour nous exprimer d'une façon qui n'implique nulle forme géométrique mais seulement une consistance, pour que du fait même que nous lui donnons consistance de rond, il apparaisse quelque chose qui est de l'ordre de l'orientation, non pas sur ce que j'ai appelé à l'instant cette droite que tout d'un coup j'ai faite rond, mais dans le noeud lui-même, car vous voyez - je vous
(p168->)
l'ai marqué à
chaque fois par une correspondance - que c'est du fait que l'individu ici
spécifié d'être orange ou jaune, c'est du fait qu'il est mis à plat sous la
forme d'un rond, c'est de ce fait et de rien d'autre, qu'apparaît ici cette
orientation que je peux appeler lévogyre, si je m'oblige à suivre la direction
que m'indique chacun des trois, à l'extérieur du noeud qu'ils font, alors que
de l'autre côté, c'est tout différemment, à savoir ici dextrogyre, que les
ronds apparaissent. C'est en tant qu'ici nous avons les choses sous cette forme
que nous pouvons dire que ce qui, dans l'autre, s'est présenté sous un
certain mode est précisément, dans l'autre forme, inversé.
Il est clair que
c'est pour autant que nous prenons les choses sous cette forme que nous avons
une forme ici dextrogyre, de même que c'est pour autant que nous prenons
ici les chose sous le bord, sous le côté opposé au point où nous avons
rabattu la ligne orange, que nous avons ici une forme lévogyre. Ca veut
dire que ce qui apparaît
ici, c'est quelque chose de cet ordre-là. Nous constatons du même
coup ceci : c'est que par rapport à ce qui s'est inversé, à savoir la ligne
orange, il y a une inversion de côté : ici la ligne bleue est à droite, ici,
elle est à gauche, et c'est dans un rapport d'extrémité par rapport à la
ligne orange que la ligne verte se trouve. C'est à savoir qu'il est facile de
comprendre, c'est ce que j'ai essayé de vous montrer la dernière fois, à
savoir qu'en rabattant un des ronds de ficelle par rapport aux deux autres, ce
que nous trouvons c'est bien entendu que c'est ailleurs, ailleurs sur un de
ces cercles, à savoir ( lapsus ) celui qui est ici , le vert - que c'est
celui qui est ici, le bleu, que c'est ailleurs que nous nous trouvons le couper
, autrement dit, que la ligne jaune ( dite orange, précédemment ) pour
autant que c'est celle que nous avons rabattue, se continue et coupe.
Il y a donc à
chaque fois quelque chose qui change, qui change dans l'orientation du noeud.
Chaque fois que nous passons d'un quadrant, d'un quadrant dans un autre. il y a
quelque (p169->)
Il est certain que
c'est en ceci que cet objet d'écriture nous présente quelque chose de
particulièrement saisissant : c'est que voilà une écriture qu'en quelque
sorte, je dirai que nous maîtrisons difficilement ; c'est assez frappant que
déjà dans un second temps, c'est-à-dire après avoir cru que je
m'en tirerai bien à mon aise par cet artifice, que je me suis trouvé de
nouveau, avec cette écriture, m'embarrasser, m'embrouiller. Est-ce
que ce n'est pas là le signe de ce quelque chose qui a présidé à l'aversion,
aversion tout à fait frappante quant aux mathématiques , aversion qui s'est
produite à l'égard de ce qu'il, est des noeuds . Car après tout, il n'aurait
pas été inconcevable que ce quelque chose qui s'est dessiné dans une
géométrie développée qui a fonctionné effectivement tout à fait comme
écriture, écriture par quoi s'est amorcée, amorcée la science, je veux dire
dans la géométrie grecque, il est tout à fait frappant de voir que ç'aurait
pu aussi bien être, être dans un effort concernant le coinçage, par exemple
qui se produit quand nous écartons ici ce noeud par rapport à la ligne qui
sert à le constituer à proprement parler comme ce noeud, de même qu'à le rabattre
ici, nous voyons bien manifestement que nous coinçons quelque chose, coinçons,
quoi dire sinon ce dont il s'agit, c'est à savoir quelque
chose de coincé, il
n'y a rien à en dire de plus, et c'est ce coincé qui est en cause, qui est en
cause dans cette fonction par quoi , pour dire le rapport du Symbolique, de l'Imaginaire ou du Réel, je
dis que c'est là qu'est pris quelque chose, quelque
chose qui, dans l'occasion, est bien , en effet, le sujet. Encore faut-il
que ce quelque chose, je tente de l'éclairer, je tente de l'éclairer en quelque
sorte en individualisant ce qu'est bien chacun de ces ronds, c'est à savoir en
quoi le Symbolique diffère de l'Imaginaire et diffère du Réel.
Pour éclairer très vite, comme je peux le faire, pas plus, cette lanterne, je dirai que le Symbolique, j'avancerai que le Symbolique est de l'ordre du Un, ce Un que, la dernière fois, je vous ai déjà avancé comme constituant dans l'ordre logique qu qu'essaie de construire notre Boole comme étant l'univers. Je vous ai fait remarquer en même temps qu'il y a là quelque chose de contestable ; car c'est déjà poser une hypothèse que de faire de l'univers quelque chose de Un. A l'encontre de ceci, et dans la ligne même où Boole procède en posant la formule
x ( 1 - X ) = 0
(p170->)
Tout à son
opposé, je propose, je propose de donner au Un la valeur de ce dans quoi, par mon
discours, consiste, consiste en tant que c'est elle qui fait obstacle au rapport
sexuel, à savoir la jouissance phallique. C'est pour autant que la
jouissance phallique et là, disons que je la fais organe, je la suppose
incarnée par ce que, dans l'homme, y correspond comme organe - c'est pour
autant que cette jouissance prend cet accent privilégié, privilégié telle
qu'elle s'impose dans tout ce qui est de notre expérience, notre expérience
analytique ; c'est là autour, et parce que ce n'est que là, autour, là autour,
autour de l'individu lui-même sexué qui le supporte, c'est pour autant que
cette jouissance est privilégiée que toute l'expérience analytique s'ordonne.
Et je propose, je propose ceci que ce soit à elle de rapporter la fonction
du Un dans la formalisation logique telle que Boole la promeut.
En d'autres termes, que s'il y a signifiant - et signifiant, ce n'est pas signe : le signifiant se distingue du signe en ceci que du signe nous pouvons faire circulation dans un monde objectivé, le signe c'est ce qui va de l'émetteur au récepteur et ce qui au récepteur fait signe de l'émetteur. Mais c'est tout au contraire sous la forme de ce que j'ai appelé le message reçu sous une forme inversée que se pose le signifiant pour qui c'est en tant qu'il a rapport à un autre signifiant qu'il fait surgir un sujet, à savoir dans sa configuration. Ce qui se suggère de ceci, c'est que pour autant que quelque chose qui est désigné dans le Boole par un x , quelque chose se précipite comme signifiant, ce signifiant est en quelque sorte dérobé, soustrait, emprunté à la jouissance phallique elle-même, et c'est en tant que le signifiant en est le substitut que le signifiant même se trouve faire obstacle à ce que jamais s'en écrive ce que j'appelle le rapport sexuel, je veux dire quelque chose qui serait supposé pouvoir être écrit x R et puis y à savoir que d'aucune façon ne puisse s'écrire d'une façon mathématique ce qu'il en est de ce qui se présente comme fonction au regard de la fonction phallique elle même. Je veux dire que c'est pour autant que ce qui s'écrit c'est
qu'il n'existe pas
de x pour dénier la fonction de x .
pour s'y opposer, et qu'inversement j'introduise au niveau de l'Universelle ce
quelque chose qui, adhérant
à la fonction phallique se caracté-(p171->) ,
quanteur universel, un grand A inversé vous savez que c'est ainsi
que cela s'écrit
Pas toute, qu'est-ce
que cela veut dire ? Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il y en ait deux.
C'est dans la mesure ou au niveau où s'articule ce " pas toute ", il
n'y a pas qu'une jouissance. Ici n'allez pas trop vite, ici n'allez pas trop
vite et n'allez pas supposer que ce que je distingue, c'est je ne sais quoi
comme
ce qui sexuellement répondrait à cette prétendue division de la jouissance
dite clitoridienne à la jouissance dite vaginale. Ce n'est pas de cela dont
il s'agit. Ce dont je parle, c'est de cette distinction
qu'il faut faire de la jouissance phallique en tant que chez l'être parlant elle prévaut et que
c'est de là qu'est dérobée toute la fonction de la signifiance , qu'il y a une
distinction à faire entre
cette jouissance prévalente pour autant qu'elle fait obstacle à ce qu'il en est
du rapport sexuel, qu'il y a une distinction à faire de cette jouissance avec
ceci que, à côté - je vous l'ai introduit l'autre jour, je pense
suffisamment avec ce qu'il en était de l'arbre, de l'arbre dit de la science,
de la science du Bien et du Mal - il y a ceci qu'assurément l'animal,
l'animal se distingue de subsister non seulement en un corps, mais que ce corps
comme tel ne s'identifie, n'a d'identité, non pas comme on le dit depuis
toujours traditionnellement, de la pensée, de ce je ne sais quoi qui de ce qu'il
pense le ferait être, mais de ce qu'il jouisse de lui-même. Je veux dire
qu'il n'y a pas seulement cette aperception, appréhension, sensation, pression,
toucher, vue, ou n'importe quel autre mode d'affectation par les sens, il y a
qu'en tant qu'il consiste et qu'il consiste en un corps, ce dont il s'agit c'est
d'une jouissance et d'une jouissance qui se trouve d'après notre expérience
être d'un ordre autre que ce qu'il en est de la jouissance phallique.
C'est ainsi que ce
que j'ai commencé dés le début de mon enseignement par authentifier, par
originaliser de la relation imaginaire, faisait référence à ce que
j'appellerai l'homologie, la ressemblance, justement cette partie qui est
tellement vacillante, quand il s'agit de l'être parlant, de l'homologie
des corps. Que chez l'animal il nous faille bien constater que la jouissance
phallique quelle qu'elle soit n'a pas la même prévalence, n'a pas le même
poids, le même poids en quelque sorte d'opposition qu'il a au regard de la
jouissance en tant que deux corps jouissent l'un de l'autre, c'est là qu'est la
faille par où s'abîme, si l'on peut dire, dans l'expérience analytique tout ce
qui s'ordonne de l'amour. Que si l'on parle comme je l'ai dit, je l'ai évoqué
antérieurement, si on parle de noeud, c'est faire allusion à l'embrassement, à
l'étreinte, mais autre chose (p172->)
C'est en tant
qu'il
nous faut concevoir le Symbolique comme dérobé, soustrait à l'ordre Un de la
jouissance phallique et en tant que le rapport des corps en tant que deux, de
ce fait, ne peut que passer par la référence, la réflexion à quelque chose
qui est autre que le Symbolique, qui en est distinct, et c'est à savoir
ce qui d'ores et déjà du trois apparaît dans la moindre écriture. Ce que le
langage en quelque sorte sanctionne, c'est le fait que dans sa formalisation il
impose autre chose que la simple homophonie du dire. C'est que dans une lettre,
et c'est en cela que le signifiant montre, montre cette précipitation par quoi
l'être parlant peut avoir accès au Réel, c'est pour autant que de toujours
chaque fois qu'il s'est agi de configurer quelque chose qui soit en quelque
sorte la rencontre de ce qui s'émet, de ce qui s'émet comme plainte, comme
énoncé d'une vérité, chaque fois qu'il s'agit de tout ce qu'il en est de ce
mi-dire, mi-dire alterné, contrasté, chant alterné de ce qui laisse séparé en deux moitiés l'être parlant, chaque fois qu'il s'agit de
cela, c'est toujours, c'est toujours d'une référence à l'écriture que ce qui
dans le langage peut être situé trouve son Réel, et c'est en tant que
j'essaierai de
vous pousser plus loin cette référence au Réel, au Réel comme tiers que je
laisserai cela aujourd'hui, m'excusant de n'avoir pas pu plus l'avancer.
note:
bien que relu, si vous découvrez des erreurs manifestes dans ce séminaire, ou
si vous souhaitez une précision sur le texte, je vous remercie par avance
de m'adresser un émail. Haut
de Page
commentaire