25-Timée, PLATON |
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de L'Atlantide à la Cosmologie |
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Athènes rencontre Athènes Les citoyens et la cité que tu nous as représentés hier comme dans une fiction, nous allons les transférer dans la réalité ; nous supposerons ici que cette cité est Athènes et nous dirons que les citoyens que tu as imaginés sont ces ancêtres réels dont le prêtre a parlé. Entre les uns et les autres la concordance sera complète et nous ne dirons rien que de juste en affirmant qu’ils sont bien les hommes réels de cet ancien temps. Nous allons essayer tous, en nous partageant les rôles, d’accomplir aussi bien que nous le pourrons la tâche que tu nous as imposée. Reste à voir, Socrate, si ce sujet est à notre gré, ou s’il faut en chercher un autre à sa place. p67 |
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Et quel autre, Critias, pourrions-nous choisir de préférence à celui-là ? C’est celui qui convient le mieux, parce que c’est le mieux approprié au sacrifice qu’on offre en ce jour à la déesse, et le fait qu’il ne s’agit pas d’une fiction, mais d’une histoire vraie est d’un intérêt capital. Comment et où trouverons-nous d’autres sujets si nous rejetons celui-là ? Ce n’est pas possible. Parlez donc, et bonne chance à vos discours ! Pour moi, en échange de mes discours d’hier, j’ai droit à me reposer et à vous écouter à mon tour. Critias
Vois maintenant, Socrate, comment nous avons réglé le festin d’hospitalité que nous voulons t’offrir. Nous avons décidé que Timée, qui est le plus savant d’entre nous en astronomie et qui a fait de la nature du monde sa principale étude, serait le premier à parler, et qu’il commencerait par la formation de l’univers pour finir par la nature de l’homme. C’est moi qui prendrai la suite, et, après avoir reçu de ses mains l’humanité dont il aura décrit l’origine, et des tiennes certains hommes spécialement instruits par toi, je les ferai comparaître devant nous, comme devant des juges, et, suivant le récit et la législation de Solon, je ferai d’eux des citoyens de notre cité, les considérant comme ces Athéniens d’autrefois, dont la tradition des récits sacrés nous a révélé la dispa[27b27c] rition, et dès lors je parlerai d’eux comme étant des citoyens d’Athènes. p68 |
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Socrate
C’est, à ce que je vois, un régal intellectuel complet et brillant que vous allez me rendre. C’est maintenant, paraît-il, à toi, Timée, de prendre la parole, après avoir, suivant l’usage, invoqué les dieux. Timée
Quant à cela, Socrate, tu as raison : tous les hommes qui ont quelque grain de sagesse, ne manquent jamais au début de toute entreprise petite ou grande, d’implorer une divinité. Pour nous, qui allons discourir sur l’univers, dire comment il est né, ou s’il n’a pas eu de naissance, nous sommes tenus, à moins d’avoir entièrement perdu le sens, d’appeler à notre aide les dieux et les déesses et de les prier que tous nos propos soient avant tout à leur gré, puis, en ce qui nous concerne, logiquement déduits. Que telle soit donc notre invocation, en ce qui regarde les dieux ; quant à nous, invoquons-les pour que vous me compreniez facilement et que je vous expose très clairement ma pensée sur le sujet qui nous occupe. p69 Il faut d’abord, à mon avis, se poser cette double question : en quoi consiste ce qui existe toujours, sans avoir eu de naissance ? |
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