09- Ion,
De l'Illiade,
ARISTOCLES-Platon,
Le rhapsode Ion d’Éphèse revient de la cité d’Épidaure, où il vient de remporter le prix de la récitation à l’occasion des jeux asclépiens, grâce à sa maîtrise sans pareille de l’Iliade et de l’Odyssée.
Il croise Socrate et l’informe fièrement de son succès. Avec ironie, Socrate avoue beaucoup envier le sort des rhapsodes qui dévouent leur vie entière à réciter et commenter les chefs-d’œuvre des plus grands poètes.
Source wikipedia.
1) Pour décrire l’inspiration et la possession poétique, Socrate compare le poète à certains possédés religieux (les bacchantes et les corybantes) et se sert de l’image de la pierre d’Héraclée (aimant) pour décrire cet état.
Un aimant a la vertu d’attiré a lui les métaux. Dès qu’un métal est en contact avec l’aimant il possède à son tour la capacité d’attirer les autres métaux. Ainsi une chaine peut s’établir, rattachée en dernier lieu à l’aimant. De même, le poète est le premier maillon d’une chaine inspirée par les Muses. Le rhapsode n’est que le second maillon, il est un « interprète d’interprète », tandis que le spectateur termine la chaine.
2) Deuxièmement, on peut considérer comme une simple boutade la réponse de Socrate et interpréter cette idée d’inspiration divine comme une autre manière détournée de réitérer ce même constat l’adéquation du discours de Ion ne provient pas de l’art.
Mais s’il ne peut être expliqué de cette manière c’est peut être que ce discours n’a aucune valeur et que l’orgueil de Ion est de la pure prétention.
Cette seconde interprétation est suggérée par la seconde partie du dialogue (sans pour autant rendre inintéressantes les analyses esthétiques de la première partie de l’œuvre). Meme selon cette interprétation, le dialogue se conclut positivement en ce sens qu’il arrive à caractériser les arts (techne).
Un art doit nous rendre capable de juger de tous les objets du genre dont il s’occupe. En particulier, quand cet art concerne la production d’artefacts humains ou bien quand il concerne une pratique réglée qui répond à une visée (comme la médecine vise la santé), l’art doit nous permettre de juger du bon comme du mauvais, en nous faisant connaitre les causes qui rendent un objet ou une pratique conforme à ce que demande l’art.
1 et 2 : Julien BERNARD